La Fédération des travailleurs du Québec (FTQ) entend redoubler d’ardeur en 2013 afin de s’assurer que l’exploitation des ressources naturelles de la province profite aux Québécois plutôt qu’aux marchés étrangers.
Une des grandes priorités de la nouvelle année pour la centrale syndicale sera d’exiger des lois du travail plus strictes afin d’empêcher, notamment, l’affluence de travailleurs extérieurs. Dans la perspective d’un développement accru du nord de la province, «il faut que les richesses naturelles du Québec soient exploitées par des Québécois» avance le président de la FTQ, Michel Arsenault.
Ce dernier en a particulièrement contre le système de «fly in, fly out», par lequel certaines compagnies font venir temporairement des ouvriers d’autres pays à moindre coût afin de travailler dans les mines de la province. «On a rien contre une politique d’immigration lorsque nous sommes en pénurie de main d’œuvre. Mais ça c’est autre chose», continue M. Arsenault pour qui, règle générale, les Québécois devraient être les premiers à bénéficier des emplois du secteur minier.
Dans la même optique, la FTQ a réitéré son appui au plan de développement du nord québécois, à condition que le Québec en retire sa «juste part». La fédération se dit en faveur d’une législation sur les redevances minières qui encouragerait la transformation des matières premières ici-même au Québec.
«Certains projets miniers ne prévoient même pas de première transformation au Québec. On veut prendre du fer de Schefferville et l’amener se faire concentrer dans les pays asiatiques. C’est inacceptable», dénonce le président du syndicat. Dans un contexte de gouvernement minoritaire, M. Arsenault a invité tous les partis politiques de l’Assemblée nationale à collaborer pour régler ce dossier.
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L’autre principal cheval de bataille de la FTQ pour l’année 2013 sera celui de l’amélioration des régimes de retraite. La centrale syndicale promet entre autres de «talonner» le gouvernement afin d’obtenir la bonification du Régime des rentes du Québec (RRQ). Une des propositions serait de faire passer la rente du RRQ de 25 % à 50 % des revenus de travail.
«À l’heure actuelle au Québec, seulement une personne sur trois jouit d’une retraite acceptable», déplore M. Arsenault. Et la seule façon d’avoir une retraite acceptable, c’est d’y contribuer immédiatement». Des changements au programme d’assistance fédéral, qui comprend la pension de la sécurité de la vieillesse et le supplément de revenu garanti, sont également dans la mire de la FTQ.
Commission Charbonneau
En 2013, la Commission Charbonneau pourra compter sur la coopération de la FTQ, a assuré Michel Arsenault. «C’est ce qu’on fait depuis le début, déclare le leader syndical. Nous avons droit à une défense pleine et entière ainsi qu’à la présence d’un avocat. Dans ces conditions-là, nous sommes prêts à rencontrer les gens de la commission en tout temps.»
Ces propos font écho à des informations rapportées en décembre par le quotidien Le Devoir et selon lesquelles des enquêteurs de la Commission Charbonneau auraient rencontré certaines difficultés dans leurs démarches auprès de la FTQ-Construction. La FTQ a d’ailleurs continué de nier que six de ses membres aient reçu des citations à comparaître devant la commission.
De plus, un éventuel témoignage de l’ancien directeur-général de la FTQ-Construction, Jocelyn Dupuis, n’inquiète nullement M. Arsenault. «Je ne sais pas ce qu’il a à dire à la commission. Jocelyn Dupuis a quitté ses fonctions depuis quatre ans», a précisé l’actuel président de la FTQ.