Le premier ministre Justin Trudeau aurait les poches profondes: selon l’Institut Fraser, il serait même le premier ministre canadien le plus dépensier de l’histoire.
L’année 2019 serait la plus dépensière de l’histoire canadienne, conclut le groupe dans un rapport diffusé mardi matin. Selon les auteurs du document, les dépenses par tête au Canada ont atteint 9066$ durant la dernière année fiscale. Ce serait la première année de l’histoire que ce chiffre dépasserait la barre des 9000$, en dollars d’aujourd’hui.
Les dépenses par personne sous l’actuel premier ministre ont augmenté de 3,5% par année depuis son arrivée au pouvoir en 2015, décrivent les experts. C’est un peu moins que son père, Pierre Elliott Trudeau, dont les dépenses auraient grimpé de 4% durant ses deux mandats.
Les dernières prévisions budgétaires fédérales prévoyaient un déficit de plus de 26,6 G$ en 2019. C’est 7 G$ de plus qu’attendu au dernier budget.
Stephen Harper n’a pas fait grimper les dépenses aussi rapidement que lors du mandat de Trudeau fils, mais l’année fiscale 2009 a vu exploser les sommes déboursées à 8811$ par personne. L’Institut rappelle cependant que ces coûts sont survenus durant la récession de la fin des années 2000.
Plus tôt
Parmi les plus anciens premiers ministres, William Lyon Mackenzie King se distingue, constate la note de l’Institut. L’explosion s’explique toutefois par la participation du Canada à la Seconde guerre mondiale.
«[Cette guerre] a mené à une explosion des dépenses par tête, qui ont augmenté de 811$ en 1938 à un sommet en temps de guerre de 7612$ en 1943», calcule-t-on, toujours en dollars d’aujourd’hui. Après la guerre, les dépenses ont drastiquement chuté.
Au final, Mackenzie King a enregistré une augmentation des dépenses de 9% par année durant ses deux mandats.
Les premiers ministres ayant enregistré des baisses dépensières sont rares. Arthur Meighen remporte la palme d’or avec des diminutions de 23% par année, mais il n’a été au pouvoir qu’une année et demie.
Plus récemment, les premiers ministres libéral et progressiste-conservateur Jean Chrétien et Brian Mulroney ont vu leurs dépenses par année diminuer de 0,3%.