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CHSLD: des visites «hors les murs» réclamées pour les proches-aidants

Le Centre d'hébergement du Manoir-de-Verdun

Le Conseil pour la protection des malades (CPM) somme Québec d’aménager des installations aux abords des centres d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) pour ainsi permettre des «visites protégées» entre les patients et leurs proches-aidants qui se tiendraient à l’extérieur de chaque établissement.

«Pourquoi les établissements n’aménageraient pas, comme en Belgique, une tente chauffée à l’extérieur du CHSLD, avec une séparation en plexiglass? On y accueillerait les résidents d’un côté et les proches-aidants de l’autre», martèle le président de l’organisme, Paul Brunet, dans une lettre envoyée lundi au bureau du premier ministre François Legault.

Selon M. Brunet, ces courtes visites protégées «feraient du bien à tous», incluant le personnel du réseau de la santé. «Je trouve ça simple. Ça ferait la job pour donner le sentiment aux aînés qu’ils ne sont pas abandonnés. Il y a trop d’histoires d’horreur de gens qui sont morts dans le complet isolement», explique-t-il à Métro.

Toutes les visites en CHSLD sont interdites depuis la mi-mars au Québec, même pour la famille proche d’un patient. L’objectif de ces mesures «drastiques» est de limiter la propagation communautaire au maximum.

M. Brunet dénonce par ailleurs que le gouvernement continue à lancer des appels à l’aide dans les CHSLD «alors qu’à plusieurs endroits, on continue de refuser l’accès aux proches-aidants testés et protégés adéquatement».

«Le personnel de plusieurs établissements a peur de parler. Il manque de gens expérimentés dans l’administration. Plusieurs CHSLD et résidences pour personnes âgées manquent encore de matériel et de masques de protection.» -Paul Brunet, président du CPM

Une «excellente idée», dit une experte

Appelée à réagir, la professeure à l’École de santé publique de l’Université de Montréal (UdeM), Roxane Borgès Da Silva, dit trouver l’idée «excellente».

«Les proches-aidants ont deux rôles: le soutien moral et l’assistance physique. C’est sûr qu’en contexte de pandémie, le second rôle ne peut pas être fait. Par contre, le soutien moral est fondamental pour les aînés. Sans ça, ils peuvent régresser très vite. Ils ont besoin d’un équilibre et d’une routine», plaide-t-elle en entrevue à Métro.

«Pouvoir voir son proche-aidant, ne serait-ce qu’à travers une fenêtre, ce serait majeur pour bien des personnes âgées.» -Roxane Borgès Da Silva, experte en santé publique, qui appelle toutefois les établissements à prévoir des mesures sanitaires et des équipements «suffisants»

Dans la région de Montréal seulement, les proches-aidants effectuent tout près de 240 000 heures d’aide non-rémunérée par semaine dans les CHSLD, en moyenne, selon des chiffres de la santé publique datant de 2017.

Plus de chirurgies

À l’instar de plusieurs autres, l’organisme réitère l’urgence que reprennent «sans délai» les interventions spécialisées et les chirurgies dans les hôpitaux. Et ce, surtout pour les patients atteints de cancers ou de maladies cardiaques. «Ça prend un numéro ou une adresse pour les patients seulement pour qu’on leur donne des nouvelles», dit M. Brunet.

Vendredi, la ministre de la Santé, Danielle McCann, s’était dite confiante d’augmenter «à plus de 50%» le volumes de chirurgies semi-urgentes dans plusieurs établissements hospitaliers au cours des prochaines semaines.

«Ce que je veux dire à la population, c’est qu’on va appliquer les principes de distanciation physique dans les cliniques externes, dans tout ce qui est ambulatoire. Vous savez que nos hôpitaux fonctionnent différemment d’avant la pandémie; zones froides, zones chaudes», a insisté l’élue.

Jeudi, le CPM avait déposé une plainte officielle devant la Commission des droits de la personne pour «discrimination et exploitation des personnes âgées» vivant dans les CHSLD, où plusieurs éclosions du virus ont eu lieu depuis le début de la crise sanitaire.

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