La pandémie de COVID-19 force Élections Canada à revoir ses plans d’action. L’organisme étudie actuellement plusieurs mesures pour permettre la tenue d’un scrutin dans le contexte actuel, dont un recours élargi au vote par la poste.
Mandaté pour tenir une élection en «tout temps», Élections Canada a mis sur un pied un groupe de travail pour mettre à jour ses activités de planification électorale «tout en faisant de la santé et sécurité des électeurs et des travailleurs électoraux une priorité».
Cela inclut le recours plus grand au vote postal, mais aussi de possibles mesures de distanciation physique dans les bureaux de scrutin, une mise à jour dans la façon de recruter des travailleurs électoraux et la recherche de solutions de rechange pour les lieux de vote pouvant ne plus convenir en raison de la COVID-19.
Interpellé par Marvin Rotrand, conseiller du district de Snowdon qui milite pour permettre le vote par la poste aux élections municipales de 2021, l’organisme fédéral a qualifié le vote postal d’«élément clé» dans le contexte actuel.
«Nous évaluons donc actuellement la capacité de ce système en vue d’offrir ce service à un bien plus grand nombre d’électeurs», a écrit Stéphane Perrault, directeur général des élections du Canada, dans une lettre dont Métro a pu obtenir copie.
M. Rotrand et Giuliana Fumagalli, mairesse de l’arrondissement de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension déposeront lundi au conseil municipal une motion pour que Montréal étudie la possibilité de permettre le vote postal lors du scrutin de 2021.
Les deux élus indépendants font valoir que le vote par la poste serait une façon sécuritaire pour les citoyens de participer à l’exercice démocratique et d’éviter tout risque de contagion.
Contrairement aux élections municipales ou provinciales, le vote postal est déjà permis aux élections fédérales. Les électeurs désirant voter par la poste doivent toutefois en faire la demande au préalable à Élections Canada.
«Bien que des adaptations à la Loi ne soient pas exclues, nous visons présentement à déterminer notre capacité à adapter nos façons de faire dans le cadre général du régime en place. Il n’est pas du ressort d’Élections Canada de modifier la Loi électorale du Canada, mais sachez que je n’hésiterai pas à formuler des recommandations au Parlement, le cas échéant», a noté Stéphane Perrault.
Au provincial, Québec solidaire s’est également dit intéressé par la démarche et entend interpeller à ce sujet le Directeur général des élections du Québec (DGEQ), qui organise les scrutins municipaux et provinciaux.
La question sera également discutée au caucus du Parti libéral du Québec.