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Environnement: fin de parcours pour le Pacte

Dominic Champagne, à droite

Dominic Champagne , co-instigateur du Pacte

Après deux ans de mobilisation, Le Pacte pour la transition plie bagage. Le mouvement citoyen aura réussi sa mission de fédérer les arguments environnementalistes, mais le message ne s’est pas rendu jusqu’aux oreilles du premier ministre, maintient le co-instigateur du groupe Dominic Champagne.

«Moi, j’ai cherché depuis deux ans le champion de la lutte aux changements climatiques au sein du gouvernement Legault. Je ne l’ai pas trouvé», lance le metteur en scène, en entrevue avec Métro.

C’est un bilan en demi-teinte que dresse M. Champagne deux ans après son appel à la mobilisation. Il avait alors donné un rendez-vous à la population québécoise: 2020. «On était jeunes, on était fous», ironise-t-il dans un texte d’opinion.

Et le Québec a répondu, d’après le principal porte-parole du Pacte, devenu, le temps de deux cycles autour du soleil, une figure des rassemblements militants pour l’environnement.

Selon un sondage diffusé par le Pacte pour son deuxième et dernier anniversaire, plus de 40% des Québécois voient la crise climatique comme un enjeu plus important qu’il y a deux ans. Environ 44% d’entre eux, croient que l’enjeu est «aussi important».

«On s’était dit qu’on allait faire un effort de deux ans dans la société civile. En échange de quoi, on espérait que les gouvernements allaient agir», indique Dominic Champagne, deux ans après le lancement du mouvement avec la militante Laure Waridel.

Inaction

L’artiste militant au bout du fil croit que «les gouvernements ont entendu». D’après tout, Le Pacte a récolté près de 300 000 appuis électroniques au cours de son existence, souligne-t-il. En septembre 2019, des centaines de milliers de Québécois marchaient pour la Planète à Montréal.

«Maintenant, est-ce que les gouvernements ont répondu à cet éveil?», souligne M. Champagne. Toujours selon le coup de sonde commandé à la firme Léger, la réponse est non. Plus des deux tiers des répondants croient que la réponse politique aux enjeux climatiques est «insuffisante».

Dans un coup d’éclat médiatisé, en 2019, Dominic Champagne avait obtenu une carte de membre de la Coalition avenir Québec, le parti qu’il voit comme «le pire en environnement». L’occasion était d’entretenir un dialogue avec François Legault et son ministre de l’Environnement, Benoit Charette.

Or, la réponse à Québec, en particulier, ne suffit toujours pas, martèle-t-il. «Si on avait un champion au ministère de l’Environnement qui avait réussi à imposer des politiques climatiques inspirées, on serait tous derrière lui. Mais ce n’est pas le cas. Il nous utilise le mot « vert » aux deux jours, mais c’est du vent», lance le coloré metteur en scène, qui ne mâche pas ses mots en parlant de M. Charette.

«Je ne suis pas en train de dire que rien ne s’est fait, mais il faut que la réponse soit à la hauteur du défi à relever. Ce n’est pas juste moi qui le pense, mais aussi la population.» – Dominic Champagne

«Tanné de m’entendre»

Artiste à temps plein avant l’arrivée du Pacte, Dominic Champagne estime avoir mis sa vie sens dessus dessous pour parler d’environnement. Au détriment, même, de sa santé mentale. Il revient aujourd’hui à ses vieux amours, sur scène.

«Moi-même je suis tanné de m’entendre parler», illustre-t-il, avant de convenir qu’il n’arrêtera pas de parler d’environnement. Comme auteur et metteur en scène, M. Champagne était monté aux barricades pour contrer certains projets controversés, comme l’oléoduc Énergie Est.

Il souhaite laisser le porte-voix aux jeunes. «On n’avait jamais vu ça, dans le mouvement environnemental, une jeunesse aussi radicale s’exprimer avec autant de force et de volonté», souligne-t-il.

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