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L’UPAC n’a pas encore récupéré la confiance du public, dit son dirigeant

Des enquêteurs de l'UPAC

Pour une deuxième année d’affilée, le bilan annuel de l’Unité permanente anticorruption (UPAC) avait comme point central la «réinvention» du corps de police spécialisé. Son dirigeant, Frédérick Gaudreau, est conscient des efforts à faire pour regagner la confiance de la population.

En marge de la présentation de son rapport annuel de gestion, le corps d’enquêtes a présenté un sondage mené récemment par la firme Léger quant à la confiance du public envers l’institution.

Si trois quarts des Québécois connaissent l’UPAC, environ la moitié d’entre ceux-ci affirment faire «plutôt confiance» au corps de police. Plus du quart y font «peu confiance». «Nous savons bien que les Québécois se questionnent sur l’UPAC», a convenu M. Gaudreau lors d’un point de presse mercredi.

L’UPAC a encaissé une importante décision en septembre, quand l’ex-ministre Nathalie Normandeau, arrêtée par ses enquêteurs sous suspicion de corruption et abus de confiance en 2016, a remporté sa cause en justice pour obtenir un arrêt des procédures envers sa personne.

«Le jugement est basé sur des incidents qui ont eu lieu, probablement dans la période de 2016 à 2017, qui ont conduit à l’arrêt des procédures. Je peux vous confirmer une chose: aujourd’hui, ça ne se passerait plus», a signalé le commissaire à la lutte contre la corruption, qui a également présenté la nouvelle identité visuelle de cette «UPAC 2.0».

Le mois dernier, Mme Normandeau avait fait une tournée des médias durant laquelle elle avait évoqué des motivations personnelles de l’ex-commissaire Robert Lafrenière à son arrestation. Évitant de commenter les opinions de l’ex-ministre, le successeur de M. Lafrenière s’est contenté de dire que l’UPAC avait «tiré des leçons» de l’affaire.

Et Mâchurer?

L’enquête Mâchurer sur le financement du Parti libéral du Québec se poursuit par ailleurs. L’an dernier, le premier ministre François Legault avait pressé l’UPAC de faire avancer cette opération, longtemps qualifiée d’ombre au tableau du corps policer.

«On parle de plusieurs centaines de témoins [interrogés], constate aujourd’hui Frédérick Gaudreau. Donc, non, il n’y a pas de date arrêtée.»

«Je suis très conscient que les gens sont fatigués d’en entendre parler.» – Frédérick Gaudreau, qui indique avoir dépêché le «maximum de ressources nécessaires» dans Mâchurer

Mâchurer vise à faire la lumière sur les agissements de l’ex-premier ministre Jean Charest et de l’ex-grand argentier libéral Marc Bibeau de 2003 à 2012. L’UPAC souhaite par exemple savoir si l’ex-premier ministre a eu droit à un «pont d’or» afin d’accéder au poste de chef du PLQ.

Ouverte en 2014, l’enquête n’a toujours pas mené à des accusations. Comme avec l’enquête sur les agissements de Nathalie Normandeau, Mâchurer a engendré plusieurs fuites d’informations en six ans.

Il y a un mois, M. Charest s’est tourné vers les tribunaux. Selon lui, le gouvernement du Québec, qui chapeaute l’UPAC, aurait dû mettre fin aux activités de l’UPAC le visant parce que les informations coulées à son sujet constituent une «entrave à la Justice».

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