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Nathalie Normandeau ne subira finalement pas de procès

Photo: Archives | www.ceic.gouv.qc.ca

Près de cinq ans après son arrestation, l’ex-ministre libérale Nathalie Normandeau est libérée. Un juge de la Cour du Québec a statué vendredi qu’elle et ses cinq coaccusés n’auront pas à subir de procès pour abus de confiance et actes de corruption dans les affaires municipales, notamment.

C’est ce que rapportent plusieurs médias présents vendredi matin.

Mme Normandeau faisait l’objet de plusieurs chefs d’accusation, mais n’avait toujours pas eu à passer devant un juge ou un jury. Elle avait récemment évoqué l’arrêt Jordan, pour délais déraisonnables.

«Six ans pour obtenir justice, c’est long, c’est très long. C’est inacceptable. […] On m’a volé quatre ans et demi de ma vie», a laissé tomber l’ex-élue, visiblement émue, au sortir du Palais de justice de Québec. C’est là que le juge André Perreault venait de se prononcer.

Les faits allégués remontaient au mandat comme vice-première ministre de Mme Normandeau. Elle était alors le bras droit du premier ministre Jean Charest. Longtemps responsable des Affaires municipales et des Régions, Mme Normandeau était accusée d’avoir obtenu des fonds de la part de la firme de génie Roche en échange de contrats publics.

C’est d’ailleurs pour ses liens avec la firme que l’ex-députée avait fait un passage remarqué devant la Commission Charbonneau sur l’octroi et la gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction. À la remise de son rapport, en 2015, la juge France Charbonneau citait à près de 200 reprises le nom de Nathalie Normandeau.

L’Unité permanente anti-corruption (UPAC) a arrêté Mme Normandeau et six autres personnes au printemps 2016. Plus récemment, après avoir vu son procès maintes fois repoussé, la politicienne avait vu plusieurs chefs d’accusation retirés de son dossier.

Réactions

Contacté vendredi, l’UPAC a confirmé qu’il prenait acte de la décision.

«En ce qui nous concerne, nous estimons avoir fait notre travail d’enquête dans les règles de l’art dans ce dossier», a indiqué le porte-parole du corps policier, Mathieu Galarneau.

À Québec, le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette, a évité de donner ses commentaires. «Nous prenons connaissance du jugement et nous en ferons l’analyse», s’est contenté de répondre son cabinet.

Même réponse de la part du Parti libéral, alma mater de Mme Normandeau. «Nous avons toujours eu le plus grand respect pour l’indépendance des institutions, notamment pour les instances judiciaires», a laissé tomber dans une réponse écrite l’actuel porte-parole en matière de justice du PLQ, Marc Tanguay.

Dans les autres partis d’opposition, la réponse est totalement contraire. La porte-parole du Parti québécois en matière de Justice, Véronique Hivon, évoque un «gâchis terrible».

«La victime, c’est la société québécoise. C’est désespérant de se dire qu’il semble si difficile de faire aboutir des procès le moindrement complexes au Québec», a-t-elle martelé, vendredi, au parlement.

«La justice est incapable d’épingler un seul responsable du régime de corruption instauré par le Parti libéral.» – Gabriel Nadeau-Dubois, co-porte-parole de Québec solidaire

L’UPAC n’en est pas à sa première enquête contre l’ex-gouvernement libéral de Jean Charest. Premier ministre de 2003 à 2012, ce dernier fait toujours l’objet d’un suivi quant au prétendu financement illégal du PLQ sous son joug.

L’enquête Mâchurer de l’UPAC suit justement son cours. En janvier, l’avocat de M. Charest avait demandé que la saga prenne fin.

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