Entouré d’experts de la Ville de Québec et du Réseau de transport de la Capitale, le Bureau de projet du réseau structurant de transport en commun (RSTC) a fait le point sur les principales conclusions défavorables du BAPE. Malgré les recommandations de réviser le tracé du tramway et le souhait du ministre des Transports en ce sens, on maintient que le projet proposé demeure pertinent.
Au cours d’un long breffage technique, les intervenants se sont succédés pour répondre point par point aux observations et objections soulevées dans le rapport de l’organisme environnemental. D’entrée de jeu, le directeur du Bureau de projet, Daniel Genest, a rappelé que l’intention initiale avait fait l’objet d’une entente-cadre entre le gouvernement du Québec et la Ville de Québec, en mars 2018. L’objectif consistait à déployer un service de mobilité durable digne d’une capitale.
«Par la suite, note-t-il, les ministères et le BAPE ont réalisé diverses analyses en parallèle. Il reste au gouvernement à cumuler toutes ces données pour prendre une décision. Le BAPE a fait son travail de consultation et je ne reviendrai pas sur le rapport. Je peux seulement dire que nous sommes déçus des conclusions. Celles-ci suggèrent de refaire nos devoirs, alors que nous estimons qu’ils ont été déjà bien faits. Le présent exercice relève chaque point soulevé pour démontrer le sérieux de notre travail.»
Depuis décembre 2019, M. Genest énumère que la Ville de Québec a déposé une étude d’impact sur l’environnement et des études sectorielles au ministère de l’Environnement. Elle a aussi participé à l’audience publique du BAPE, en y déposant notamment 67 documents additionnels, en plus de répondre à 169 questions de la commission. Au total, près de 19 000 pages de documents ont été fournies.
M. Genest a tenu à souligner «la rigueur du travail accompli par son équipe qui a évalué toutes les options et qui a su bonifier le projet au fil des ans. De plus, l’ensemble des parties prenantes au projet, tant au niveau régional, provincial, national qu’international, ont su faire profiter la Ville de leur expertise. Enfin, dans la planification minutieuse de ce projet, nous sommes en relation régulière avec des organismes gouvernementaux, tels que la Société québécoise des infrastructures (SQI) et le ministère des Transports du Québec (MTQ), ainsi que des experts et des groupes environnementaux».
Réponses techniques
Voici quelques-uns des éléments réitérés par l’équipe d’experts en aménagement, transport et urbanisme, pour justifier et renforcer le choix du concept proposé.
- Le RSTC s’inscrit dans une perspective régionale, en reliant les pôles majeurs. L’ajout des parc-o-bus et de bus en périphérie captera le flux des banlieues.
- La planification de l’aménagement du territoire et de l’intégration du transport en commun ont fait l’objet d’une démarche rigoureuse et aboutie.
- La majorité des avis sur les milieux biophysique et humain sont sous contrôle et des améliorations sont à venir sur les aspects environnementaux et de foresterie urbaine
- Le secteur Chaudière, qu’on souhaite densifier en développant autour du RSTC, offre le seul site potentiel d’ampleur requise pour aménager le centre d’entretien du tramway.
- Un métro léger ou non nécessite un tunnel au coût approximatif de 650M$ du kilomètre, ce qui fait que le budget du projet ne permettrait de couvrir que 5km au lieu des 22km du tramway.
- Un transport de type SLR nécessite des voies ferrées centrales, ce qui n’est pas le cas à Québec. La seule qui restait a été convertie en piste cyclable du corridor des Cheminots.
- Le projet actuel de tramway et son tracé prévoit le bon mode de transport au bon endroit et intègre l’ensemble de ces composantes interreliées.
- Un tramway moderne et attrayant constitue la véritable colonne vertébrale du RSTC.
- Le RSTC attend l’adoption du projet de loi 67 et l’approbation du conseil des ministres pour aller en appel de propositions.
- La réalisation de ce projet de 3,3G$ contribuera à la vitalité économique de la région par la création de 18 970 emplois et à mieux la desservir en transport en commun.