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Des demi-classes? Pas impossible, soutient Roberge

Une enseignante en classe

La transmission rapide du coronavirus dans les écoles fait en sorte qu’il «y aura peut-être des mesures à prendre» dans les prochaines semaines. Le scénario des demi-classes fait notamment l’objet d’analyses, convient le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge.

C’est ce qu’a évoqué l’élu de Chambly, vendredi, sur les ondes de Radio-Canada.

«C’est quelque chose d’intéressant, c’est certain. Maintenant, il faut voir si on est équipés du point de vue technologique et pédagogique», a soutenu M. Roberge. Le député caquiste observe qu’il faudrait des caméras en classe, notamment, pour mener à terme ce projet.

Recommandés dès le mois d’octobre par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), les demi-groupes avaient pourtant été écartés du revers de la main. Cette semaine, c’est l’Organisation mondiale de la santé qui a donné son appui à la mesure de réduction des groupes-classes.

Encore hier, le premier ministre François Legault avait fait part du doute qu’il entretenait quant à ces recommandations.

«Si, demain matin, on divise les classes en deux, ça prend deux fois plus de classes puis ça prend deux fois plus d’enseignants. Puis l’OMS ne nous a pas dit où on trouvait les classes puis où on trouvait les enseignants pour mettre en place cette suggestion», avait-il affirmé lors d’un point de presse à Québec.

Un avis qui n’est pas partagé par le Parti québécois. Vendredi, la porte-parole en matière d’éducation du troisième groupe d’opposition, Véronique Hivon, s’est interrogée sur les réserves du gouvernement.

«Je parlais encore, hier, avec un directeur d’école, où ils ont implanté [ces demi-classes]. Ils n’ont eu aucun cas dans leur école», a-t-elle avancé.

Opération ventilation

Le ministre Roberge a essuyé critiques après critiques en provenance de l’autre côté du Salon bleu cette semaine. La députée d’opposition Marwah Rizqy l’a notamment talonné afin qu’il explique pourquoi le ministère ne détient pas de données précises sur l’état du système de ventilation dans les écoles du Québec.

La Santé publique canadienne convient depuis peu que le coronavirus peut se transmettre par la voie des airs.

«Lorsqu’étude après étude, que ce soit l’INSPQ, l’OMS, Harvard, l’Université Laval, parle de ventilation, et qu’hier on me répond, et on nous répond, à tous les partis d’opposition, qu’on va faire d’autres études, sincèrement, on n’a pas le temps de niaiser», avait tonné Mme Rizqy, jeudi.

«L’hiver s’en vient.» – Marwah Rizqy

Le co-porte-parole du deuxième groupe d’opposition Gabriel Nadeau-Dubois craint lui aussi qu’il soit trop tard.  «[Le gouvernement] est en train de réfléchir. Pendant ce temps-là, les appareils [temporaires] s’envolent», a-t-il souligné en chambre.

Le ministre Roberge s’est défendu, vendredi, alléguant que des fonds avaient déjà été envoyés dans les écoles et qu’il revenait aux directions d’écoles d’assurer le suivi des directives de santé publique. Le ministre de la Santé, Christian Dubé, indique pour sa part que ses équipes sont à la recherche des meilleures «solutions temporaires» pour les écoles.

Éclosions

En date de mercredi, selon Québec, plus de 900 écoles rapportent au moins un cas actif de COVID-19.

«Depuis deux jours, on a fermé 324 classes de plus. En deux jours. Donc, il y a une situation, là, qui est inquiétante», avait souligné le premier ministre Legault jeudi. La fermeture totale et complète des écoles, presque exclue précédemment semble être revenue sur la table.

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