Victime de violence conjugale, Elisabeth Rioux, l’influenceuse Instagram aux 1,7 millions d’abonnés, a affirmé dimanche sur le plateau de TLMEP que toutes les raisons qui l’avaient poussée au silence jusqu’ici étaient «arrivées» à la suite de sa dénonciation.
Elisabeth Rioux, l’entrepreneure star d’Instagram, a fait les manchettes cette semaine pour avoir dénoncé sur Instagram la violence conjugale dont elle a été victime de la part de son ex-conjoint et père de sa fille de quatre mois.
«Tout ce qui est arrivé démontre que c’est important d’en parler parce toutes les craintes que j’avais, toutes les raisons pour lesquelles je ne voulais pas dénoncer au départ, c’est exactement ça qui est arrivé suite à la dénonciation», a déclaré à TLMEP la jeune femme de 23 ans.
Rappelons que la controverse est née suite aux propos de l’animatrice Geneviève Pettersen à QUB Radio qui s’en est pris au physique de l’influenceuse. «Son gros feature», c’est son «fessier», a-t-elle dit avant d’affirmer qu’elle avait fait «tellement de modifications corporelles, que ça n’avait plus l’air humain.»
Avec ces propos, l’autrice de La déesse des mouches à feu a été accusée de faire du bodyshaming envers l’influenceuse et de ne pas parler du véritable sujet: la violence conjugale.
Cœur de pirate, Manon Massé, Jay Du Temple ont tous pris la défense d’Elisabeth Rioux cette semaine.
Des excuses qui ne passent pas vraiment
Pour Elisabeth Rioux, qui s’est dit «choquée» à TLMEP, les remarques de Pettersen n’avaient pas leur place en ondes.
«Si l’on va sur ma page, [mon physique] c’est tout ce qu’on voit au premier abord. Mais pourquoi parle-t-on de ce sujet-là quand on parle d’un sujet aussi sensible que la violence conjugale?»
-Elisabeth Rioux
Depuis l’incident, Geneviève Pettersen s’est excusée, et s’est dit catastrophée comme «féministe». Elle affirme ne pas avoir voulu «shamer» une victime de violence conjugale. L’autrice a même reçu des menaces de mort.
Elisabeth Rioux a jugé ses excuses «extrêmement maladroites», dimanche soir.
«Ce n’est pas une question de si moi Elisabeth Rioux je les accepte ou pas, je pense surtout aux victimes qui ont vu ça et se sont reconnues là-dedans. Ça a probablement été plus dur pour elles. Moi je suis capable de passer par-dessus.»
Pour l’instagrammeuse, cette histoire «ouvre les yeux au monde».
«C’est un problème de société. Il y a une grosse séparation entre le média traditionnel et les réseaux sociaux. On devrait plutôt travailler ensemble pour lutter contre une bonne cause. Au lieu d’utiliser une bonne cause pour « se bitcher ».»
-Elisabeth Rioux
L’influenceuse a toutefois affirmé être certaine qu’on «tirerait» du bon de cette histoire pour avancer comme société.
«C’est le far-west», dit Guilbeault
Appelé à réagir sur la situation sur les réseaux sociaux, Steven Guilbeault, ministre canadien du Patrimoine, a jugé celle-ci préoccupante. Il a rappelé les chiffres en Amérique du Nord: une femme sur deux se dit victime d’harcèlement sur les réseaux sociaux.
«La triste réalité c’est qu’on a demandé jusqu’à maintenant à ces réseaux-là de s’auto-gérer, de faire leur propre police. Ça ne marche pas, c’est le far-west», a déploré le ministre.
C’est pourquoi, le gouvernement travaille en ce moment à mettre en place une réglementation pour forcer les choses, a-t-il dit. Et ce, afin d’enlever les menaces, les discours haineux, l’incitation à la violence, ou encore les mouvements de suprémacistes blancs qui y prolifèrent.
«Il y a un effet pervers puisque pour eux, la controverse c’est ce qui fait cliquer. Et le clic c’est de l’argent. Donc leur demander de s’auto-réglementer, ça ne marche pas. On va devoir intervenir.»
– Le ministre Steven Guilbeault