Est-ce la fin pour le Principe de Joyce? La question se pose après que le ministre responsable des Affaires autochtones, Ian Lafrenière, ait réitéré que le gouvernement provincial refusait de reconnaître l’existence du racisme systémique, vendredi après-midi. Le politicien a émis ces propos en répondant à la question d’un journaliste, lors d’une conférence de presse.
«On apprécie les multiples consultations qui ont eu lieu jusqu’à présent. On l’a dit de façon claire mardi, on va faire tout ce que l’on peut pour répondre à plusieurs des demandes faites dans le Principe de Joyce. Toutefois, on a aussi mentionné que pour ce qui est du racisme systémique, on ne partage pas la même opinion que les Premières Nations, mais cela ne nous empêche pas de lutter contre le racisme. C’est la raison pour laquelle on reste en contact et on continue de travailler ensemble.» – Ian Lafrenière, ministre responsable des Affaires autochtones
Par ailleurs, M. Lafrenière a mentionné qu’il avait des doutes et des questionnements quant à la création d’un bureau d’Ombudsman à la santé des Autochtones, bien qu’il ne soit pas contre l’idée. Il s’agit d’une autre demande incluse dans le Principe de Joyce.
Le «Principe», dévoilé quelques semaines après le décès tragique de Joyce Echaquan dans des conditions inacceptables, contient au total six points, s’adressant également aux ordres des professionnels de la santé, enseignants, et établissements de soins. Cependant, la réclamation la plus importante demeure celle concernant le racisme systémique.
De nouveaux projets annoncés
Vendredi, le but premier de la conférence de presse de M. Lafrenière était d’annoncer la mise en place de trois projets de centres d’hébergement pour les étudiantes et étudiants autochtones. L’un de ces centres sera situé à Trois-Rivières et un autre à Sept-Îles. Pour ce qui est du troisième, la ville de son lieu d’emplacement sera annoncée à un autre moment. Pour faire l’annonce, le ministre responsable des Affaires autochtones était accompagné de la ministre de l’Enseignement supérieur, Mme Danielle McCann, ainsi que du président du Regroupement des centres d’amitié autochtones du Québec, M. Philippe Meilleur.
D’autre part, au cours de l’après-midi, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a annoncé dans un communiqué un financement de plus de 542 M$ pour favoriser la participation des Premières Nations, des Inuits et des Métis à l’élaboration conjointe de la mise en oeuvre d’une loi visant à réformer les services à l’enfance et à la famille et à réduire le nombre d’enfants autochtones pris en charge.
Cette somme d’argent servira également d’aide aux communautés et aux groupes autochtones en renforçant leur capacité de mettre en place leurs propres systèmes de services à l’enfance et à la famille.
«Le financement destiné au renforcement des capacités aidera les partenaires autochtones à élaborer des lois et des modèles de prestation, à mobiliser leurs communautés et à recruter des experts. L’investissement permettra aussi de financer la participation des groupes autochtones aux tables des accords de coordination avec les provinces et les territoires», peut-on lire dans le communiqué du gouvernement fédéral.
«Ainsi, nous pourrons plus facilement poursuivre les efforts que nous déployons pour que le système soit centré sur l’enfant, dirigé par la communauté et axé sur la prévention et l’intervention précoce. Les fonds seront distribués en fonction des besoins cernés dans le cadre de discussions suivies avec les partenaires autochtones. Cela est fait dans le but d’élaborer conjointement des modèles de services à l’enfance et à la famille qui tiennent compte des valeurs et des traditions de leurs communautés.»
Le financement annoncé aujourd’hui s’ajoute aux 3 G$ déjà investis depuis 2019.