La COVID-19 fait des ravages chez les travailleurs en centres hospitaliers de Montréal. C’est du moins la conclusion d’une étude de séroprévalence menée dans le réseau par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).
Les analyses de séroprévalence se font par prises de sang. Elles permettent de comprendre plus efficacement si une personne a déjà attrapé la COVID-19, même si elle n’a pas ressenti de symptômes.
Pour faire son analyse, l’INSPQ a récolté les échantillons de plus de 2000 travailleurs de la santé entre les mois de juillet et septembre. Dans les huit hôpitaux montréalais visés, 14% des travailleurs de la santé ont testé positif à la maladie.
«Une valeur significativement supérieure à celle de 3%» qu’ont constatée les experts dans des hôpitaux de Québec et de l’Estrie.
Dans certains hôpitaux montréalais, jusqu’à un tiers des employés auraient attrapé la maladie, évalue l’INSPQ. Quatre d’entre eux – Maisonneuve-Rosemont, Lakeshore, Sacré-Coeur et Verdun – ont rapporté des taux de séroprévalence de plus de 18% dans leurs équipes.
À Sacré-Coeur et Maisonneuve-Rosemont, les unités «chaudes» de traitement des patients atteints ont abrité des équipes infectées à plus de 50%.
Selon le gouvernement de François Legault, la situation est «difficile dans les hôpitaux» actuellement. Plus de 1300 travailleurs de la santé sont d’ailleurs en congé de maladie en ce moment même en raison d’un test positif.
Pas assez d’équipement?
Selon Québec solidaire, les chiffres présentés mardi sont l’illustration parfaite du manque de protection dont bénéficient les travailleurs du réseau de soins. Le co-porte-parole du parti, Gabriel Nadeau-Dubois, exige que le gouvernement de François Legault à ouvrir les coffres d’équipement médical.
«Ça s’appelle des masques N95 pour toutes les soignantes qui sont en contact avec un patient COVID», a précisé l’élu de Gouin devant les médias.
M. Nadeau-Dubois joint sa voix à celle d’experts qui ont signé la semaine dernière une lettre adressée au ministre de la Santé pour «que le port du N95 ne soit plus réservé exclusivement aux interventions médicales générant des aérosols».
«Il est temps que la CAQ arrête de vivre sur sa propre planète. Il est temps que la CAQ suive la science, qu’elle reconnaisse que la transmission par voie aérienne, c’est un risque réel.» – Gabriel Nadeau-Dubois, de Québec solidaire