Les repas livrés sur le pas d’une porte pourront maintenant s’accompagner d’une bière ou d’une bouteille de vin. Le projet de loi 72, qui permet aux restaurants la livraison d’alcool à domicile, a passé le test des parlementaires à la dernière minute, vendredi.
Tous les partis ont voté en faveur de la mesure législative, présentée en début de session par la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault. À l’époque, cette dernière avait soutenu qu’elle croyait à une adoption rapide.
Le vote final est arrivé dans les dernières heures des travaux parlementaires. Les travaux de l’Assemblée nationale ont été ajournés vendredi et ne reprendront qu’en février.
Le projet de loi 72 récupère une disposition d’abord prévue au projet de loi 61 sur la relance économique. En raison de l’abandon de 61, cet été, la mesure visant à permettre la livraison d’alcool était «morte au feuilleton».
La mesure prévoit des modifications à plusieurs lois. En premier lieu, elle récupère cette permission accordée aux détenteurs de permis de restauration afin qu’ils puissent faire appel à un tiers, comme Uber Eats par exemple, afin de livrer des boissons alcoolisées en accompagnement d’un repas.
Dans un tout autre dossier, le PL72 prévoit par ailleurs de modifier les processus d’embauche dans certains corps policiers spécialisés. Une modification à la Loi sur le système correctionnel y est aussi inscrite.
Pas les «MAPAQ»
Malgré des demandes répétées de l’industrie, le projet de loi 72 n’étend pas la livraison aux bars détenant un permis de nourriture «MAPAQ». En comparaison, un restaurant qui vend également de l’alcool a accès aux nouvelles mesures de livraison.
Le président de la Nouvelle association des bars du Québec (NABQ), Pierre Thibault, est exaspéré.
«On va vivre dans l’incompréhension pendant toute la période des Fêtes. L’angoisse est au maximum. En arrière de ces bars-là, il y a des familles. Pourquoi la Santé publique s’objecte autant?», demande-t-il.
La prochaine réouverture prévue des bars et des restaurants ne sera pas annoncée avant le 11 janvier. La date pourrait aussi être repoussée.
À la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, on salue tout de même la bouée de sauvetage envoyée aux restaurants. «Ça leur donne une meilleure opportunité de rejoindre le client, analyse son vice-président pour le Québec, François Vincent. D’habitude, il y a des party de bureaux, c’est une période achalandée. Le projet de loi va donner une option de revenu pour les entreprises.»