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Une coalition exhorte Ottawa à accueillir des réfugiés rohingyas 

Rohingyas Birmanie

Un camp de réfugiés pour les Rohingyas au Bangladesh

Une coalition nationale exhorte le gouvernement du Canada à agir d’urgence pour aider les Rohingyas et d’autres minorités ethniques qui sont maintenant sous la menace directe de l’armée à la suite du coup d’État au Myanmar, notamment en accueillant des réfugiés au pays.

La «Coalition pour le peuple rohingya» composée, entre autres, de membres du Sénat, du caucus libéral du Québec, ainsi que de 11 conseillers municipaux de Toronto, Montréal, Ottawa et Edmonton a fait parvenir une lettre au ministre des Affaires étrangères, Marc Garneau, aujourd’hui.

Elle demande au Canada d’élaborer un programme d’immigration semblable à celui qui a vu l’admission de 49 000 réfugiés syriens au pays en 2015 et 2016.

Cela permettrait aux Rohingyas de quitter les camps de réfugiés au Bangladesh où les conditions de vie sont très difficiles, explique le conseiller de la Ville de Montréal, Marvin Rotrand, qui est un des signataires de la lettre.

Depuis août 2017, plus de 740 000 Rohingyas se sont réfugiés au Bangladesh pour fuir les exactions de militaires birmans et de milices bouddhistes, qualifiées de «génocide» par des enquêteurs de l’Organisation des Nations Unies (ONU).

Le nombre exact de Rohingyas tués au cours des violences n’est pas connu, mais des ONG estiment qu’il s’élève à plusieurs milliers.

Coup d’État au Myanmar

La situation des Rohingyas s’est détériorée depuis le coup d’État survenu le premier février au Myanmar.

«Le coup d’État rend plus impossible que jamais le retour volontaire et sécuritaire des réfugiés rohingyas dans leur pays d’origine, précise Marvin Rotrand. Dans cette situation, on pense que c’est critique pour le Canada d’agir.»

Au total, 600 000 Rohingyas sont pris au piège au Myanmar.

Ils sont considérés comme «une affaire inachevée», selon le général Min Aung Hlain, l’homme qui préside aujourd’hui le pays, et qui est connu pour avoir orchestré les opérations génocidaires dans l’État de Rakhine en 2017.

De plus, cette incertitude survient alors que le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés anticipe un déficit budgétaire critique qui aura un impact sur les services de base dans les camps de réfugiés.

Financement pour les Rohingyas

C’est pourquoi la coalition demande au gouvernement canadien de renouveler son financement aux Rohingyas qui doit expirer en mars prochain et d’y ajouter une somme réservée à l’éducation des jeunes filles rohingyas.

En effet, le Canada a accordé une aide financière d’urgence de 300 millions de dollars en 2018, mais celle-ci expire au printemps 2021. Aucun gouvernement n’a annoncé qu’elle serait renouvelée.

«Le coup d’État a rendu encore plus vital pour la communauté internationale d’assurer un financement et une protection stables et prévisibles aux Rohingyas. Le Bangladesh, pays d’accueil de 1,2 million de réfugiés rohingyas, n’a pas la capacité financière nécessaire pour combler ce déficit», a déclaré le fondateur du Rohingya Human Rights Network, Raiss Tin Maung.

D’ailleurs, la sénatrice Marilou McPhedran, du Manitoba, a fait remarquer qu’en septembre dernier, le Canada et les Pays-Bas ont publié une déclaration promettant la participation aux procédures contre le Myanmar en Gambie devant la Cour internationale de Justice des Nations Unies.

«Nous appuyons l’intention déclarée d’intervenir, mais nous n’avons vu aucun suivi ou action. Nous exhortons le Canada à intervenir en vertu de l’article 62 du Statut de la Cour. Je crois que de nombreux sénateurs sont ouverts à une autre résolution conjointe avec la Chambre des communes pour que le Canada devienne un parti à part entière si cela aiderait le Canada à prendre des mesures dans ce dossier», a déclaré Marilou McPhedran.

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