Le gouvernement du Québec fait pression sur Ottawa pour que Mamadi III Fara Camara, arrêté et détenu erronément au début du mois, puisse accéder rapidement à la résidence permanente.
Dans une motion déposée par la députée indépendante Catherine Fournier et adoptée à l’unanimité à l’Assemblée nationale, Québec a reconnu mardi «l’injustice dont a été victime Mamadi Camara», faussement accusé d’avoir agressé physiquement un policier. Les quatre partis représentés à Québec demandent à Ottawa de mettre en marche l’accession au statut permanent de Mamadi Camara.
Du même coup, le gouvernement de François Legault s’est engagé à remettre au Montréalais un Certificat de sélection du Québec. Ce document ne garantit pas l’obtention d’un statut permanent, mais il représente une étape vers la résidence en territoire québécois.
«Je pense que ça peut venir un peu atténuer le préjudice que M. Camara a malheureusement subi», a soutenu quelques heures plus tard le premier ministre du Québec François Legault. Il confirmait du même coup que la ministre de l’Immigration, Nadine Girault, travaille déjà sur le dossier.
M. Camara occupe un poste de chargé de laboratoire à l’École Polytechnique. Il ne détient qu’un permis d’étudiant étranger, le temps qu’il complète son doctorat. Or, celui-ci arrive à échéance cette année.
Dimanche, à l’émission Tout le monde en parle, il soutenait avoir éprouvé des difficultés à reprendre ses études depuis son arrestation. Le futur père de famille a passé six jours en prison entre la fin janvier et le début février. Le Directeur des poursuites criminelles et pénales a finalement conclu qu’il avait faussement été identifié comme le suspect principal dans l’affaire.
La balle dans le camp du fédéral
C’est le gouvernement fédéral qui décidera si, oui ou non, Mamadi Camara est admissible à la résidence permanente. Le ministre de l’Immigration, Marco Mendicino, détient un pouvoir discrétionnaire qui lui permettrait d’accélérer l’accès à la citoyenneté du Montréalais.
Mardi quelques heures après que la motion de Québec, les partis politiques fédéraux ont d’ailleurs exigé du ministre Mendicino qu’il presse le pas. Dans une autre motion, les élus de la Chambre des communes ont soutenu qu’il était nécessaire d’avancer «dans les plus brefs délais».
S’«il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué», les motions adoptées mardi laissent présager de belles choses pour Mamadi Camara, a soutenu son avocat Guillaume Cliche-Rivard en entrevue avec Métro, mardi.
«Je lui ai parlé. Il est extrêmement soulagé. C’est un stress de moins sur les épaules», a-t-il indiqué.
«Il ne s’attendait pas à ça. C’est vraiment un beau dénouement.» – Guillaume Cliche-Rivard, avocat de Mamadi Camara
L’équipe juridique du Guinéen d’origine est à étudier la voie qu’empruntera son client. Déjà,
Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada l’a contactée pour en discuter mercredi.