Invectivée après avoir publié une photo de sa vaccination sur les réseaux sociaux, la députée libérale Christine Saint-Pierre craint une montée des mouvements antivaccins au Québec.
«Pas besoin de te prendre pour une tarte, tu montres très bien que tu en es une. Je te donne mes condoléances. T’es conne en cr****. Tu vas crever.» En publiant sur les réseaux sociaux une photo d’elle en train de recevoir son vaccin contre la COVID-19, lundi, l’élue d’Acadie ne s’attendait pas être couverte d’insultes.
Pourtant c’est ce qui est arrivé. Les attaques, raconte-t-elle, n’arrêtaient plus.
Une journée plus tard, Mme St-Pierre se rendait sur Twitter pour dénoncer les attaques verbales reçues. «Quand on veut faire la promotion de la vaccination et qu’on est attaquée comme ça, ce n’est pas constructif», confie-t-elle dans une entrevue avec Métro.
La députée de l’opposition officielle s’«étonne» de voir une vague de haine si virulente. Elle s’inquiète que, derrière son expérience personnelle, rôde un mouvement plus large.
«Je crains un mouvement antivaccin, lance-t-elle d’emblée. Est-ce qu’il va prendre de l’ampleur? J’espère que non. Mais, en tout cas, il est bien organisé parce que ça venait partout.»
«Ça n’a pas sa place au Québec.» – Christine St-Pierre, députée libérale d’Acadie
Donner l’exemple
Christine St-Pierre est l’une des quelques élus libéraux à avoir reçu une dose du vaccin. Gaétan Barrette, Carlos Leitão et Kathleen Weil, tous nés avant 1957, en sont. Mme St-Pierre a reçu le vaccin Astrazeneca et indique qu’elle «se sent très bien».
Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, obtiendra sa première dose jeudi, devant les médias. Mme St-Pierre invite aussi le premier ministre à se faire vacciner rapidement, même s’il devait sauter l’ordre de priorité, histoire de donner l’exemple.
«Ça ne me choquerait pas. Aux États-Unis, le président Biden a été vacciné rapidement», souligne-t-elle.
Une lueur d’espoir
Malgré les insultes reçues, Christine St-Pierre se soulage d’avoir vu un réel intérêt à se faire vacciner dans sa circonscription. «J’ai visité deux cliniques dans mon comté. Les gens étaient de bonne humeur, ça s’est bien passé», relate-t-elle.
En février dernier, un sondage mandaté par l’Université de Sherbrooke rapportait que l’intérêt pour la vaccination avait baissé depuis l’automne au Canada. Selon plusieurs experts, une couverture vaccinale de 70% de la population conviendrait à un desserrement des mesures sanitaires.
Pour le moment, 9,5% de la population québécoise a reçu une première dose.