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Langue française: le PLQ veut un commissaire indépendant

Victor junio Roberge

Dominique Anglade

Le Parti libéral du Québec devance Simon Jolin-Barrette et dépose son propre plan pour renforcer la langue française. Le document décliné en 27 propositions compte notamment sur la création d’un «Commissaire à la langue française indépendant».

La cheffe de la formation, Dominique Anglade, en a présenté les grandes lignes, vendredi, en direct de Montréal. «La protection de notre langue française appelle à une vigilance constante», a-t-elle souligné, rappelant que c’est sous un gouvernement de son parti que la langue de Molière est devenue langue officielle dans la Belle province, en 1974.

Le plan libéral en français compte presque trente propositions et se chiffre à un demi-milliard de dollars. Évoquant «d’importantes lacunes» dans la structure de protection du français, le parti de l’opposition officielle demande à revoir les grandes institutions.

Sous un gouvernement libéral élu en 2022, l’Office québécois de la langue française changerait de nom pour «l’Office de protection et de valorisation de la langue française». Son rôle changerait également. La promotion doit faire partie intégrante mission, a martelé la porte-parole en matière de langue française du PLQ, Hélène David, vendredi.

La mise en place d’un nouveau poste de commissaire à la langue française, nommé par les élus de l’Assemblée nationale, permettrait par ailleurs d’assurer un meilleur suivi de la protection de la langue, a signifié Mme David.

«[Ça deviendrait] une sorte de VG de la langue française. Nous proposons que le Commissaire puisse faire état annuellement de la protection de la langue française», a expliqué la députée de Marguerite-Bourgeoys.

Montréal en ligne de mire

«On le sait, on est d’accord, on le voit, on le constate», le statut français de Montréal est en danger, a convenu vendredi Hélène David.

Le plan libéral prévoit quatre propositions pour la métropole québécoise, dont celle de «déployer, sur tous les campus universitaires de Montréal, des antennes du ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration». L’opposition officielle suggère aussi de mettre sur pied une équipe de promotion du français dédiée aux commerces du centre-ville montréalais.

«Cette équipe-là pourrait aller, vraiment, dans tous les commerces et dire quels sont les besoins», a précisé Mme David.

«Je le vois, dans le centre-ville de Montréal. Il faut des mesures qui sont costaudes, englobantes. Il faut aller franciser sur les campus, accompagner nos petites entreprises, donner des moyens.» – Dominique Anglade, cheffe du PLQ

Limiter les places en cégeps anglos?

Alors que le Parti québécois s’est placé en faveur de l’application de la Loi 101 au cégep, le Parti libéral affirme vouloir s’y prendre d’une autre manière. La fréquentation des cégeps anglophones doit être «maintenue», argue-t-on. «Ça veut dire ni plus ni moins», a précisé Mme David vendredi.

«S’ils restent à la même photo, c’est sûr que ça va changer, éventuellement, les ratios», a-t-elle ajouté.

Un débat sur l’avenir du français se dessine à l’Assemblée nationale. Le ministre responsable de la Langue française, Simon Jolin-Barrette, promet depuis plusieurs mois déjà une réforme de la Loi 101. Encore une fois cette semaine, il a réitéré que son projet de loi aboutirait au courant de la session parlementaire, soit d’ici juin.

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