«On a un écart de richesse avec nos voisins». Cette phrase, elle a été répétée à plusieurs reprises par le premier ministre du Québec, François Legault. Or, le problème est surestimé, selon l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques.
L’établissement de recherche indépendant a fait paraître mercredi une nouvelle fiche dans le but de déconstruire l’argument du chef du gouvernement quant au fossé économique qui sépare le Québec du reste du Canada.
Selon l’auteur de la fiche, l’économiste Simon Tremblay-Pepin, le premier ministre pense en vase clos en référant sans cesse au Produit intérieur brut (PIB) comme l’unique indice de cet écart.
Dans les dernières années, M. Legault a répété à l’envi son désir de réduire la différence avec les autres provinces du Canada, particulièrement l’Ontario. «Quand on compare la richesse du Québec avec l’Ontario, le PIB par habitant, on a 12 milliards d’écart», réitérait-il encore au mois de mars dernier.
Mais selon M. Tremblay-Pepin, «le PIB est contesté et critiqué depuis des années quand on veut mesurer la richesse d’une population». «Nous on en propose une autre», souligne-t-il en entrevue avec Métro.
Indice panier
L’IRIS utilise l’Indice panier. Cet outil, élaboré par l’Institut, permet de calculer combien de fois un ménage peut se permettre de se procurer la Mesure du panier de consommation (MPC). Imaginée par Statistique Canada, cette dernière établit un coût de la vie «modeste au Canada».
L’Indice panier permet donc de constater à quel point une famille peut se permettre de dépenser pour ses besoins de base.
«Selon le PIB par habitant, la différence entre le Québec et le reste du Canada est de 17,3% en 2017 alors que notre Indice panier, qui tient compte des revenus réels des gens et des différences régionales du coût de la vie, montre un écart de seulement 6,7% pour la même année », souligne la fiche de l’IRIS publiée en matinée, mercredi.
D’après M. Tremblay-Pepin, François Legault montre ses vraies couleurs. «Il démontre qu’il se préoccupe beaucoup plus du déficit des plus riches que des inégalités qui affectent les plus pauvres, soutient-il.
L’IRIS fait un appel à d’autant plus de redistribution. Selon l’institut de gauche, aller chercher dans les revenus de ceux qui «couvrent cinq fois leurs besoins de base» engendrerait bien peu de sacrifices.