Souhaitant donner un coup de main à l’industrie musicale québécoise, le gouvernement du Québec a annoncé dimanche que les édifices et lignes d’attente téléphoniques des ministères et organismes publics devront diffuser uniquement de la musique québécoise. Québec a également annoncé l’octroi d’une somme de plus de 1,1 M$ à l’Association québécoise de l’industrie du disque, du spectacle et de la vidéo (ADISQ).
Alors que le ministère de la Culture et des Communications diffusait déjà de la musique exclusivement québécoise sur ses plateformes de communication, l’imposition de cette nouvelle mesure dans les autres ministères et organes gouvernementaux tels que la Société des Alcools du Québec (SAQ) doit prendre effet immédiatement.
Le gouvernement souhaiterait ainsi assurer un rayonnement plus large de la musique québécoise et permettre aux artisans québécois de la musique de bénéficier de redevances additionnelles.
«Le Québec est un véritable incubateur de talents musicaux qui s’inspirent de notre société, de nos racines, de notre territoire et de nos ambitions. Non seulement la musique québécoise est-elle unique et riche, mais les Québécoises et les Québécois l’écoutent, l’aiment et la partagent», indique Nathalie Roy, la ministre de la Culture et des Communications.
La pandémie a eu comme effet de limiter la visibilité des albums lancés dans la dernière année et les chances pour les artistes d’en faire la promotion en se produisant en spectacle.
L’investissement de 1,1 M$ qui sera consenti à l’ADISQ permettra à l’organisme de produire 80 courts épisodes télé et web afin d’offrir une plus grande visibilité à des albums et mini-albums lancés au cours de la pandémie et aux artistes qui y ont travaillé. Ces vidéos pourront être vues à la télévision et sur le web dès l’hiver 2022 grâce à des partenariats avec des diffuseurs.
Guilde des musiciens et musiciennes du Québec
Le président de la Guilde des musiciens et musiciennes du Québec (GMMQ), Luc Fortin, se réjouit de l’annonce faite ce matin par la ministre Roy. La GMMQ a d’ailleurs été consultée par le cabinet de la ministre, Nathalie Roy, dans le processus de conception des nouvelles mesures annoncées dimanche.
«Ça va de soit [comme mesures]. C’est dans la même foulée que le panier bleu. En plus que c’est le gouvernement qui finance une bonne partie de la culture québécoise, alors c’est tout à fait normal de faire jouer ces pièces-là», souligne-t-il.
M. Fortin souhaiterait que les différents ministères et organismes gouvernementaux présentent une variété importante de pièces québécoises, afin que les usagers des services gouvernementaux puissent faire des découvertes.
«J’espère qu’on va pouvoir trouver une manière pour qu’on sache ce qui joue, précise M. Fortin. Dans les discussions qu’on a eues, on avait compris qu’il y aurait une proportion équitable de musique vocale francophone, mais aussi de musique instrumentale, etc. Ça reste à voir. On va suivre ça de près. On va continuer de discuter. Ça prendrait quand même de la diversité. Je crois que ça vaudrait la peine d’avoir du classique, un peu de jazz et de musique du monde».
Ayant pour but la défense des intérêts des musiciens québécois, la GMMQ négocie pour eux des ententes collectives et met à leur disposition une panoplie de services comme des services juridiques et des taux préférentiels auprès de’entreprises, dont des compagnies d’assurance.
La Guilde exerce également des activités de lobbying visant à promouvoir la musique et les musiciens notamment auprès des instances gouvernementales.