Le géant pharmaceutique américain Moderna installera une usine au Canada. Si aucun emplacement précis n’a été défini, Montréal serait en tête de lice.
Une entente de principe a été établie avec le gouvernement fédéral, a-t-on annoncé lors d’une conférence de presse au Palais des congrès de Montréal, mardi. Une usine de fabrication, de même qu’un centre d’excellence, où l’on effectuera de la recherche pourraient être construits dans la métropole.
L’usine de fabrication en question pourrait ouvrir ses portes et commencer la distribution de produits pharmaceutiques dès 2024. Sa construction débutera «prochainement» et pourrait coûter des centaines de millions de dollars. À terme, il est estimé qu’on y produira jusqu’à 30 millions de doses de vaccin ARN messager par an, mené par une chaîne de production de 260 employés.
La plupart des étapes de production, dont celle du remplissage, seront effectuées au Canada, de même que l’approvisionnement, a indiqué le ministre de l’Innovation, François-Philippe Champagne. Un centre d’excellence où sera notamment effectuée de la recherche en matière de maladies infectieuses sera également construit.
«Tous les pays voudraient accueillir Moderna. Le Canada était en compétition avec plusieurs grands pays européens, assure le ministre. Maintenant, le Canada pourrait jouer un rôle majeur dans la santé mondiale.»
Il s’agira de la première installation de Moderna à l’extérieur des États-Unis.
Montréal priorisée?
Le protocole d’entente en vigueur entre Moderna et le gouvernement fédéral indique que des installations seront construites dans le pays. La location sera indiquée au cours «des prochaines semaines», a précisé le PDG de Moderna, Stéphane Bancel. «Le plus important pour nous, c’est le bassin de talent disponible sur place», a-t-il précisé au passage.
Autonomie recherchée
L’arrivée de Moderna au pays permettra au Canada d’obtenir des doses de vaccin plus rapidement, advenant la venue d’une prochaine pandémie mondiale. Une entente confidentielle a été convenue entre les deux parties en ce sens.
«Le Canada n’était malheureusement pas en mesure de produire des vaccins en quantité voulue, a avoué M. Champagne. C’est pourquoi nous avons travaillé sans relâche pour obtenir vaccin dont on avait besoin, et qu’on augmente la capacité de production au Canada.»
«Nous n’avons pas choisi le temps de la pandémie et évidemment, nous ne choisirons pas le temps de la prochaine. S’il y a une chose que l’on peut choisir, c’est d’être mieux préparé, plus résilient à l’avenir.»
François-Philippe Champagne, ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie
Le gouvernement fédéral injectera 2,2 milliards au cours des sept prochaines années dans le secteur de la biofabrication, pour s’assurer d’une meilleure préparation en vue de futures pandémies.