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Abolition du financement des partis politiques: les tiers partis les plus touchés

Les tiers partis politiques et les partis régionaux auront de la difficulté à tirer leur épingle du jeu lorsque le gouvernement de Stephen Harper aura complètement aboli le fi­nan­cement public des partis politiques. «Les partis qui reçoivent moins d’appui populaire seront en difficulté», a indiqué le professeur au département de science politique de l’Université du Québec à Montréal Alain G. Gagnon. M. Gagnon a, entre autres, mentionné les partis régionaux, le Parti vert ainsi que le Nouveau Parti démocratique, qui a grandement profité de ce financement public.

En revanche, les libéraux et les conservateurs de­vraient s’en tirer beaucoup mieux, puisque ces deux familles politiques sont an­crées dans la «psyché des Ca­na­­diens», ce qui fait qu’elles ont davantage de facilité à trouver des bailleurs de fonds.

Mis en place par l’ancien premier ministre Jean Chrétien à la veille de son départ de la politique en 2003, le financement public des partis politiques avait pour but de donner la chance à toutes les formations politiques de représenter les intérêts des contribuables canadiens. Toutefois, à la veille de l’éclatement du scandale des commandites, peut-être que M. Chrétien voulait aussi assurer un financement à sa formation politique pendant la crise qu’elle aurait à traverser, suppose Alain G. Gagnon.

Maria Mourani, l’une des quatre députés bloquistes qui ont survécu le 2 mai dernier, est formelle: le Bloc québécois (BQ) survivra à cette «attaque contre la démocratie de Stephen Harper». «Trente millions de dollards dans un budget fédéral, ce n’est pas grand-chose! s’est-elle exclamée. M. Harper pense nous éliminer, mais il fait fausse route.»  L’effectif bloquiste, qui compte près de 50 000 membres, permettra au BQ de fonctionner, selon Mme Mourani.

Bien qu’il ait aussi subi une déconfiture lors des dernières élections fédérales, le Parti libéral réussira à poursuivre ses activités sans les de­niers publics, croit le dé­puté de Bourassa, Denis Coderre. «On ne dépend pas du financement public, a-t-il indiqué. Si c’était le cas, on serait sur un respirateur artificiel. C’est possible pour nous d’obtenir du financement privé.»

La décision des conservateurs d’éliminer le financement public est purement idéologique, selon M. Coder-re. «Le Parti conservateur qui veut annihiler les partis politiques qui ne pensent pas comme lui», a-t-il dé­noncé. Selon lui, le financement public des partis politiques est «sain pour une démocratie».

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