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Mission d’évaluation canadienne en Haïti : « Il doit y avoir de l’imputabilité »

Emmanuel Dubourg, député de Bourassa depuis 2013 sous la bannière du Parti libéral du Canada (PLC). Photo: Archives/Métro Média

Alors que le Canada a tenu une mission d’évaluation en Haïti, Emmanuel Dubourg, député libéral de la circonscription de Bourassa, affirme que cette dernière était nécessaire pour adapter la réponse canadienne à la crise qui secoue le pays.

En entretien avec Métro, le député de Bourassa se dit d’avis que la situation est alarmante dans son pays d’origine et qu’une réponse canadienne est nécessaire.

«La situation en Haïti est grave; le pays passe d’une crise à une autre. Cette crise est multiple: au niveau sécuritaire, il y a des gangs lourdement armés qui contrôlent 60% de la capitale et bloquent les réservoirs d’essence, et le pire est que ces gangs violent des jeunes filles, de 10 ans parfois, et même des femmes âgées», explique Emmanuel Dubourg, ajoutant que la police nationale ne peut rien faire à ce sujet.

Il ajoute que la crise comprend un enjeu humanitaire puisque le système de santé ne peut pas prendre en charge les gens qui ont besoin de soins.

En plus, il y a une crise humanitaire puisque 85 000 femmes sont enceintes en Haïti présentement, dont 30 000 prêtes à accoucher. Les hôpitaux sont débordés, notamment de patients qui ont le choléra. On ne peut pas faire accoucher les femmes alors que les hôpitaux sont débordés.

Emmanuel Dubourg, député fédéral de la circonscription de Bourassa

Évaluation pour répondre adéquatement

Emmanuel Dubourg spécifie que le premier ministre actuel d’Haïti, Ariel Henry, a fait un appel à la communauté internationale et à ses partenaires politiques le 6 octobre afin «de déployer immédiatement une force armée spécialisée en quantité suffisante».

Pour le député fédéral, ces mots lourds de sens illustrent la crise que connaît Haïti et la nécessité, pour le Canada, d’étudier la situation sur place pour mieux orienter sa réponse.

«Nous sommes en discussion entre nous et les autres partenaires pour savoir quelle aide offrir et comment elle prendra forme. Je précise que nous voulons que cette mission serve à donner les outils à Haïti pour trouver une solution par et pour eux-mêmes.»

Sanctions canadiennes aux gangs armés

Bien qu’il y ait volonté de ne pas s’ingérer dans les affaires haïtiennes, le gouvernement canadien est cependant prêt à imposer des sanctions à ceux qui déstabilisent le pays et contribuent à la violence.

«Le Canada est prêt à imposer des sanctions aux chefs de gang et ceux qui les financent. Je suis au courant que des membres de la diaspora sont contre l’intervention canadienne. Nous sommes à l’écoute de ces personnes qui sont traumatisées par les interventions onusiennes et canadiennes du passé, mais cette situation est catastrophique. On parle d’enlèvements, de rançons, de viols de mineurs et de jeunes filles, et ces gens-là doivent être imputables face à leurs actes», affirme le député libéral.

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