Attendue depuis longtemps, la «Stratégie nationale de mobilité durable» du gouvernement a enfin été lancée par le ministre des Transports et des Affaires municipales, Sylvain Gaudreault.
Cette stratégie, dévoilée lundi dernier, donne les priorités du gouvernement québécois et les axes de développement pour le transport collectif au cours des prochaines années.
Les attentes étaient très élevées : il faut combler le déficit d’entretien du transport collectif et améliorer l’offre et les services. Les municipalités, les sociétés de transport en commun et les groupes environnementaux réclament 1 G$ par année pour les prochaines années.
Mon collègue et ami Hugo Séguin a qualifié de «petit exploit» ce que le ministre Gaudreault a réussi à accomplir, et pour cause… Il a réussi à convaincre ses collègues du conseil des ministres de prendre, d’ici 2020, 1 G$ destinés aux routes pour les rediriger vers le transport collectif. De plus, le ministre s’engage à trouver, en collaboration avec les municipalités, de nouvelles sources de financement pour le transport collectif.
Plusieurs auraient aimé que M. Gaudreault annonce également ces nouvelles sources de financement, mais qui peut blâmer le ministre de vouloir d’abord s’entendre avec les municipalités sur ce sujet? Combien de fois a-t-on vu des municipalités retirer des investissements qui devaient être affectés au transport collectif après avoir reçu les montants équivalents de la part de Québec?
Les organismes favorables au développement du transport en commun demandent également qu’il y ait un rééquilibrage entre les investissements pour les routes (entretien et nouvelles infrastructures), qui accaparent environ 80 % du budget transports de l’État, et la part destinée au transport collectif, qui est de 20 %. Or, avec l’annonce de lundi, ce rapport sera presque de 70/30 d’ici 2020. Bref, on progresse.
Cet enjeu n’est toutefois pas seulement une question d’argent, et ce message a également été entendu : alors que nous avons géré le transport et l’aménagement du territoire séparément au cours des dernières décennies, les deux secteurs seront maintenant gérés ensemble.