MONTRÉAL — Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Thomas Mulcair, ne réclame pas le congédiement de certains employés de l’ombre du Bureau du premier ministre qui auraient pu jouer un rôle dans le scandale du sénateur Mike Duffy, mais il demande aux Canadiens de licencier leur patron, Stephen Harper.
La veille, le chef libéral Justin Trudeau avait réclamé formellement la démission de certains membres de l’entourage du chef conservateur «qui auraient comploté pour cacher la vérité aux Canadiens».
Au procès du sénateur controversé, cette semaine, le dépôt de certains courriels a révélé que des employés de M. Harper avaient été inclus dans des messages qui traitaient du fameux chèque de 90 000 $ qu’a donné l’ancien chef de cabinet du premier ministre, Nigel Wright, au sénateur Duffy. Or, M. Harper a toujours répété que MM. Wright et Duffy était les seuls responsables dans cette affaire.
En point de presse avant le début du défilé de la Fierté à Montréal, dimanche, M. Mulcair a dit qu’il ne voulait pas se concentrer sur ces «subalternes».
«Moi, je veux qu’on se débarrasse de la personne qui a nommé Mike Duffy au Sénat, qui a nommé ce chef de cabinet-là, qui était responsable du Bureau du premier ministre lorsque ce chèque de 90 000 $ a été fait et cette personne, c’est le premier ministre lui-même», a-t-il martelé.
«Le 19 octobre, les Canadiens vont avoir l’occasion de traiter la vraie cause du problème dans l’affaire Duffy en se débarrassant de Stephen Harper comme premier ministre du Canada.»
Par ailleurs, le chef néo-démocrate a déploré l’absence de M. Harper au défilé de la Fierté de Montréal. Tous les chefs fédéraux étaient présents à l’événement, sauf Stephen Harper. Le parti avait plutôt délégué des candidats de la région.
«Je pense qu’on peut dire que M. Harper n’est pas quelqu’un de très joyeux», a plaisanté Thomas Mulcair, en faisant remarquer que le leader conservateur ne participait pas non plus aux défilés de la Saint-Patrick et de la Saint-Jean-Baptiste.
«Je pense qu’il envoie un mauvais message en boudant systématiquement les défilés de la Fierté. Ce genre d’événement, il y en a partout à travers le pays, dans toutes les grandes villes, et M. Harper pourrait choisir l’un ou l’autre s’il voulait signaler clairement qu’il est là pour éliminer la discrimination et promouvoir les droits», a-t-il poursuivi.
«Son absence est notée, chaque année. Ça démontre un certain manque d’intérêt pour la protection des droits des personnes LGBT (lesbiennes, gais, bisexuels et transgenres) à travers le Canada.»