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Autos électriques: mine du Québec dans la mire

Eric Desaulniers. Paul Chiasson / La Presse Canadienne

Ross Marowits - La Presse Canadienne

MONTRÉAL – L’entreprise québécoise d’exploration Nouveau Monde croit que son projet de plus grande mine de graphite en Amérique du Nord pourrait jouer un rôle sur le marché en croissance des véhicules automobiles électriques.

Son dirigeant, Eric Desaulniers, a présenté mercredi une étude de la firme de génie Norda Stelco qui conclut à la viabilité du projet Matawinie, à Saint-Michel-des-Saints, dans Lanaudière. Une partie de la production du projet pourrait fournir le graphite nécessaire à l’assemblage de batteries au lithium-ion, qui alimentent les voitures électriques.

Nouveau Monde espère réaménager une usine désaffectée de la même région afin de transformer le graphite pour un usage industriel. Cette transformation ajouterait 30 emplois aux 100 affectés à la mine à partir de 2021.

La Chine contrôle actuellement 70 pour cent du marché mondial du graphite, mais M. Desaulniers affirme que le produit chinois est moins pur et moins bon pour l’environnement.

Selon lui, les constructeurs automobiles cherchent une façon de réduire leur empreinte écologique. «Nous croyons vraiment que nous offrons quelque chose que les fabricants de lithium-ion américains aimeront beaucoup», a déclaré M. Desaulniers lors d’un entretien.

La demande des fabricants de batteries pour du graphite a augmenté de 30 pour cent par année depuis 2013 et explique le quart des achats de graphite. La proportion utilisée par les aciéries est passée de 55 pour cent en 2013 à 35 pour cent. La demande restante provient des fabricants de produits électroniques, de lubrifiants et de crayons, entre autres.

Nouveau Monde (TSXV:NOU) espère obtenir la permission pour ouvrir la mine de Saint-Michel-des-Saints, à 160 kilomètres de Montréal. La société calcule que la mine produirait 50 000 tonnes de concentré de graphite par année.

Le maire de Saint-Michel, Réjean Gouin, assure que l’opposition au projet est minime, la majorité des 2400 habitants de l’endroit voyant d’un bon oeil la création de bons emplois à la suite d’une série de fermetures d’usine au cours de la dernière décennie.

«Cent trente emplois pour une petite communauté comme Saint-Michel, c’est de l’or en barre», a déclaré M. Gouin.

La construction de la mine, dont les ressources seraient exploitables pendant 25 ans, devrait coûter environ 145 millions $. Une expansion pour doubler sa capacité est possible si l’entreprise juge que la demande le justifie.

L’entreprise est appuyée par la Caisse de dépôt de placement, le Fonds de solidarité FTQ, l’agence d’exploration minière québécoise Sidez et Desjardins. Elle prévoit également chercher des appuis auprès des banques canadiennes et américaines.

Les véhicules électriques forment actuellement moins d’un pour cent des ventes mondiales d’automobiles, mais leur part devrait augmenter dans la prochaine décennie. Tesla construit une importante usine de batterie au Nevada, tandis que Volkswagen affirme vouloir construire jusqu’à trois millions de voitures électriques par année d’ici 2025. Apple travaillerait également sur une voiture électrique, selon les rumeurs.

«Lorsque de gros noms comme ceux-là commencent à investir massivement dans d’énormes usines à batteries, c’est très excitant parce qu’ils auront besoin de beaucoup de graphite et de lithium et de tous les matériaux bruts», s’est réjoui M. Desaulniers.

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