Les travaux de la Maison de 2e étape du Foyer pour femmes autochtones de Montréal ont débuté aujourd’hui. Le projet de 23 logements accueillera des femmes autochtones en difficulté et leur famille.
Cet hébergement complétera les 16 logements existants pour des séjours de courte durée de l’organisme Foyer pour femmes autochtones. Il redonnera également une deuxième vocation à l’ancien bain public Hushion, un bâtiment patrimonial de la Ville.
Le projet inclut une clinique de pédiatrie sociale qui offrira ses services aux enfants et familles de la Maison, mais aussi de la communauté. L’ouverture de la Maison est prévue pour l’automne 2022.
«On a une responsabilité collective de soutenir les femmes qui vivent des difficultés, l’itinérance, la violence conjugale et la violence intrafamilale. Combattre la pauvreté et la violence ça passe par avoir un toit au-dessus de sa tête.»
Valérie Plante, Mairesse de Montréal
Pour Nakuset, Directrice du Foyer pour femmes autochtones de Montréal, ce projet est né d’un besoin «d’offrir un lien sûr aux femmes autochtones qui sont tombées du filet de sécurité et se sont retrouvées à la rue.»
Les résidentes de ces logements pourront habiter le Foyer 2e étape pour 3 ans, une durée que la mairesse de Montréal a qualifiée de «salvatrice et qui permettra aux femmes de retrouver leurs repères et de s’ancrer dans la communauté.»
De plus, toutes les locataires à faible revenu bénéficieront du Programme de supplément au loyer de la SHQ, ce qui leur permettra de débourser seulement 25% de leurs revenus pour se loger.
Ce projet représente un investissement de près de 12 M$ et a été rendu possible grâce aux subventions de la Société d’Habitation du Québec, de la Ville de Montréal et plusieurs autres contributions du gouvernement du Québec. Il s’inscrit dans le cadre de la stratégie de développement de 12 000 logements sociaux et abordables de la Ville de Montréal.
Un geste concret vers la réconciliation
Dans le contexte des récentes découvertes de tombes d’enfants près de pensionnats autochtones à Kamloops et Mariéval, ou encore dans la foulée des recommandations du rapport d’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, le besoin de réconciliation a été ravivé et appelle à des gestes concrets.
En entrevue avec Métro, la professeure Konstantia Koutouki spécialiste en droit autochtone à l’Université de Montréal expliquait, «nous avons beaucoup de gestes symboliques, mais peu, voire aucun, plan ou stratégie concrets pour mettre fin aux dommages continus que nous causons aux nations autochtones.»
«Ce projet-là vient aider des femmes autochtones qui ont besoin de stabilité et d’avoir des ressources pour reprendre la vie en société. La réconciliation pour moi c’est ça, c’est du concret.»
Valérie Plante, Mairesse de Montréal.
Pour l’historien Médérik Sioui, la réconciliation représente la «ligne d’arrivée», et pour lui, on se rapproche de celle-ci à chaque fois que l’on accomplit des gestes.