Le gouvernement doit mettre en place une cellule de crise afin d’éviter les bris et les fermetures de services dans le réseau de santé, estime la cheffe du Parti libéral du Québec (PLQ), Dominique Anglade. Plus de 4300 infirmières manquent à l’appel dans le réseau de la province.
Mme Anglade dénonce le fait qu’il soit nécessaire de se déplacer «à plusieurs centaines de kilomètres ou encore se diriger en Ontario» pour des chirurgies ou des services de base. La cellule de crise proposée serait constituée de travailleurs de la santé, de représentants syndicaux, de gestionnaires d’établissements et du gouvernement.
«Nous devons mettre en place des solutions rapidement, afin de bien attribuer les ressources actuelles, nous devons améliorer les conditions de travail du personnel de la santé et implanter des ratios patients-infirmières sécuritaires», expose le PLQ via communiqué.
Christian Dubé doit se rendre à l’évidence, il y a des bris de services actuellement dans le réseau et il doit mettre en place les solutions qui sont demandées par le personnel sur le terrain afin de régler la situation.
Marie Montpetit, députée de Maurice-Richard
Le gouvernement a nié l’existence de «la pénurie de main-d’œuvre pendant trois ans», en écartant des solutions comme l’instauration de ratios patients-infirmières et l’amélioration des conditions de travail dans le réseau de la santé, estime Dominique Anglade.
Plan demandé
Depuis juillet, le Parti québécois (PQ) exige la mise en place d’un plan concret en matière de santé. Les bris de services dans les salles d’urgence sont à l’origine de cette demande. À Gatineau, les urgences ont été fermées pendant une partie de l’été. Plus récemment, le ministre de la Santé, Christian Dubé, a aussi annoncé la fermeture de l’urgence à Senneterre, en Abitibi.
À Montréal, l’hôpital du Lakeshore a dû fermer temporairement deux salles d’opération.
«Je pense qu’il faut commencer par rehausser les conditions de travail. Ça a été dit je ne sais pas combien de fois», a réitéré le chef du parti Paul St-Pierre Plamondon en mêlée de presse, jeudi.
La solution de Québec solidaire consiste à abolir le temps supplémentaire obligatoire (TSO) imposé aux infirmières. Celui-ci a été conçu pour faire face aux situations exceptionnelles, lorsque la santé des patients est compromise. Lorsque les pénuries de personnel frappent, ou que le volume d’activité des hôpitaux augmente considérablement, le TSO est utilisé à outrance.
«J’en rencontre, des infirmières, presque à chaque semaine, a partagé le député de Rosemont, Vincent Marissal. Quand on leur demande: Pourquoi vous partez du réseau public? Qu’est-ce qu’ils nous disent? C’est le TSO qui [les] fait fuir.»
À la recherche de solutions
Un plan pour colmater la pénurie d’infirmières devrait être exposé par la CAQ au cours des prochains jours. Du moins, c’est ce que le parti a laissé entendre la semaine dernière.
Parmi les solutions explorées, on mentionne l’offre de primes aux infirmières qui effectueront un retour au travail. Leur rétention pourrait être assurée par une hausse de salaire.
«Ce que je veux, c’est de leur offrir, pour une certaine période, une rémunération compétitive, même peut-être supérieure à ce qui est dans le privé, parce qu’il faut récupérer toutes les infirmières qu’on est capable de récupérer dans le réseau public, incluant celles qui travaillent dans le privé actuellement», a détaillé François Legault.
Ces efforts pourraient coûter plusieurs «centaines de millions» de dollars, a dévoilé le ministre des Finances Eric Girard. «On a définitivement les moyens de faire ça. Depuis le début de la pandémie, lorsque la Santé a besoin de ressources pour combattre la pandémie, on a toujours été là, les sommes sont disponibles», explique-t-il.