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Pénurie: il manque 4300 infirmières dans le réseau de la santé

Le premier ministre du Québec, François Legault Photo: Josie Desmarais/Métro

Le Québec connaît une pénurie d’infirmières. Plusieurs d’entre elles ont quitté le réseau de santé, notamment à cause de la fatigue, si bien qu’il en manquerait présentement 4300, selon le premier ministre François Legault.

«C’est un peu l’œuf et la poule: étant donné qu’il manque d’infirmières, celles qui restent doivent travailler plus fort, se découragent dans certains cas et quittent», a-t-il exposé lors d’un point de presse tenu mercredi.

La situation serait telle qu’elle se comparerait à la pénurie de préposés aux bénéficiaires vécue lors de la première vague de la pandémie, indique le premier ministre. Des incitatifs avaient alors été mis en place pour favoriser l’embauche de plus de 9400 préposés.

Mais dans ce cas-ci, la situation est plus complexe. «C’est impossible de former quelqu’un en quelques mois seulement, car il faut au moins trois ans pour un DEC, et cinq pour un baccalauréat», explique M. Legault.

Aucune solution ne serait écartée pour régler la pénurie d’infirmières. De nouveaux incitatifs pourraient notamment être offerts aux nouvelles embauches. Ceux-ci seraient annoncés au cours des prochains jours.

Il pourrait s’agir d’un décret amenant les infirmières du réseau privé à se rediriger vers le public et de bonis à l’embauche ou au retour à l’emploi. Permettre aux infirmières retraitées de revenir au travail tout en continuant d’empocher leur pension serait également envisagé.

Réaction trop tardive

Hier, le ministre de la Santé Christian Dubé a affirmé que jamais il n’aurait «pensé, au début de l’été, qu’on aurait le problème de personnel que l’on a en ce moment». Sa réaction a froissé les trois partis d’opposition, qui estiment que cet effondrement était prévisible.

«[M. Dubé] doit mettre tous les mécanismes en place, comme ministre de la Santé, pour régler les bris de services. Et encore une fois, on voit un manque d’anticipation de la part du gouvernement», a fustigé la cheffe du Parti libéral du Québec, Dominique Anglade.

Parallèlement, Québec solidaire compte déposer une motion afin que les heures supplémentaires obligatoires imposées aux infirmières soient entièrement éliminées. «C’est injustifiable que ça ne soit pas encore fait, mais on n’abandonnera pas, a statué le leader parlementaire Gabriel Nadeau-Dubois. Le temps supplémentaire obligatoire, c’est un cancer, ça fait fuir les infirmières du réseau public.»

Pour sa part, le Parti québécois a réitéré son idée de lancer un plan d’action concret pour éviter les bris de services en santé.

«Il est impossible que le gouvernement n’ait pas entendu ces cris du cœur des infirmières, ces signaux de détresse pendant tout l’été, a déploré le leader parlementaire Joël Arseneau. Et on est vraisemblablement restés les bras croisés en prenant pour acquis que les bris de services, bien, c’était une fatalité, puis le temps supplémentaire obligatoire, bien, une normalité avec les résultats que l’on connaît aujourd’hui.»

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