Plus de 1000 infirmières sont revenues au travail depuis l’annonce d’un plan du gouvernement pour pallier la pénurie. Du nombre, 720 travaillaient déjà à temps partiel. On compte 321 embauches ainsi que 56 retraités ayant effectué un retour au travail.
Près de 1900 infirmières seraient aussi en négociation pour réintégrer le réseau de santé. L’objectif demeure de ramener 4000 infirmières à temps plein.
En dressant le premier bilan de son plan d’embauche, jeudi, le ministre de la Santé, Christian Dubé, s’est qualifié d’«excessivement encouragé» de voir que ses efforts «ont porté fruit». «Ça augmente toutes les heures, se satisfait-il. Ça prend un mouvement positif pour que les gens reviennent.»
Le porte-parole de Québec solidaire en matière de santé, Vincent Marissal, s’est montré beaucoup plus pessimiste devant l’avancement du plan du gouvernement. «Vous avez vu comme moi que les premiers chiffres qu’on a, ça démontre que ça ne marche pas trop, trop sa petite révolution, c’est en train de virer en flop», a-t-il dénoncé.
La cheffe du Parti libéral, Dominique Anglade, craint pour sa part que ce soient les régions qui écopent des coupures les plus importantes.
Assez pour les conditions?
Les infirmières travaillant à temps plein qui demeureront dans le réseau ou le réintégreront empocheront des bonis s’échelonnant de 12 000 $ à 18 000 $ dans le cadre d’un plan d’un milliard de dollars pour contrer la pénurie, a annoncé le gouvernement Legault il y a exactement deux semaines.
Le plan a été accueilli tièdement, notamment par les syndicats, qui considèrent que seulement des efforts financiers ont été réalisés, et que peu d’action concrètes ont été proposées pour améliorer les conditions de travail des infirmières. «Notre victoire surviendra quand on aura aboli le temps supplémentaire obligatoire (TSO)», a admis Christian Dubé.
«Pour le moment, c’est le TSO qui nous préoccupe», confirmait mercredi la présidente de la Fédération de la santé du Québec, Claire Montour. «Nos membres sont méfiantes. On sent qu’il y a des hésitations encore.»
Engagement ferme
Lorsque la vaccination deviendra obligatoire pour les travailleurs de la santé, le 15 octobre, des bris de services pourraient éclater dans le réseau de santé de la province. C’est du moins ce que craignent les partis d’opposition ainsi que plusieurs syndicats.
Malgré la menace, pas question de repousser cette date fatidique, tranche Christian Dubé. «On va être ferme sur le 15 octobre», réitère-t-il.
Repousser la date de vaccination obligatoire s’avère une nécessité, plaide le Parti québécois. Un plan élaboré en collaboration avec les syndicats devrait être monté pour s’assurer qu’aucun bris de service n’éclate avant de suspendre les employés qui ne sont pas vaccinés, estime la formation politique.
Selon Christian Dubé, la sortie du PQ est «irresponsable» et banalise l’importance de la vaccination.
Pas d’accommodement
Par ailleurs, les employés du réseau de la santé ne pourront se prévaloir d’un motif religieux pour demeurer en poste, s’ils ne sont pas vaccinés, a précisé Christian Dubé.
À Ottawa, le premier ministre Justin Trudeau a précisé qu’un tel accommodement sera accordé aux fonctionnaires fédéraux qui refuseront l’inoculation.