Politique

Le gouvernement accusé de polariser après les menaces faites à Québec

Alors que des idées violentes circuleraient au sein du «convoi de la liberté», les partis d’opposition accusent le gouvernement d’imposer des mesures polarisantes à la population.

L’un des trois organisateurs du convoi, Kevin «Big» Grenier, constate que le ton monte au sein de ses troupes. «Désolé, là, on est rendu à la croisée des chemins. J’ai du monde qui m’ont dit qu’ils étaient prêts à faire des tueries», a-t-il indiqué dans une vidéo publiée sur Facebook. «Pas rien qu’un, pas rien que deux, il y a 10 personnes qui m’ont dit “on est quasiment rendu là”», poursuit-il.

Quand tu vois que le gars te dit “je suis prêt à aller prendre les armes pis aller au Parlement”, j’étais là, “ben voyons donc, fais pas ça mon chum, on va essayer de s’en sortir intelligemment” et lui il dit “mais qu’est ce qui reste d’intelligent dans le monde, monsieur Big?”

Kevin «Big» Grenier

Si certaines personnes sont prêtes à prendre «des mesures extrêmes qui sont complètement inacceptables, inappropriées, illégales», c’est parce qu’ils «étaient peut-être déjà sceptiques par rapport aux actions gouvernementales qui le sont encore plus», a accusé le député de Pontiac, André Fortin, jeudi, en conférence de presse à l’Assemblée nationale.

Pour diminuer le cynisme, Québec doit faire preuve de plus de transparence.

André Fortin, député de Pontiac

«Le gouvernement, par exemple, doit prendre acte qu’il y a une certaine polarisation, en ce moment, qu’il y a de plus en plus de gens qui se posent des questions», estime M. Fortin.

Un avertissement, selon Québec solidaire

Selon le solidaire Gabriel Nadeau-Dubois, «la taxe vaccin aurait pu alimenter la polarisation». Les tensions actuelles doivent servir «d’avertissement pour tous les chefs de gouvernement», prévient-il.

«On a aussi la responsabilité de ne pas tomber dans l’abus, dans l’exagération, dans la polarisation, considère-t-il. C’est le défi: être pertinent, être critique, essayer de pousser le gouvernement à prendre les meilleures décisions possibles sans tomber dans des logiques puériles, de critiquer pour critiquer, puis de polarisation.»

Le va-et-vient des mesures sanitaires ainsi que l’absence de transparence de Québec contribuent à la polarisation du débat social, a aussi déclaré le Parti québécois. «Soyons transparents, puis respectons l’intelligence des gens en débattant devant public, avec les experts, comme le font d’autres Parlements, puis on aura plus d’adhésion et de respect», suggère le chef Paul St-Pierre Plamondon.

Une opposition «désespérée» et «irresponsable»

En mêlée de presse à l’Assemblée nationale, François Legault aurait indiqué que les libéraux et les péquistes agissaient de manière «désespérée» et «irresponsable» en cautionnant des gens qui émettent des menaces de violence en raison des consignes sanitaires.

«Ça n’a pas de bon sens que le Parti libéral et le Parti québécois disent que c’est de ma faute si ces gens-là menacent de prendre les armes», a réagi le premier ministre.

La ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, a assuré que la sécurité aux alentours de l’Assemblée nationale était «extrêmement vigilante».

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