Politique

L’opposition réclame plus que des «chèques» de Legault

L'assemblée nationale, à Québec

L'Assemblée nationale, à Québec.

À la veille de la présentation de la mise à jour économique du gouvernement Legault, les critiques ont fusé de toutes parts du côté des partis d’opposition par rapport à ses mesures anti-inflation.

«On croirait que, dans la tête de François Legault, la crise de l’inflation, c’est terminé. Il a envoyé deux chèques, la job est faite, c’est fini», a résumé le co-porte-parole de Québec solidaire (QS), Gabriel Nadeau-Dubois en conférence de presse ce matin.

Le chef parlementaire a réitéré les demandes de son parti pour un gel des tarifs du gouvernement, le plafonnement des hausses de loyer et une hausse du salaire minimum – des propositions que la CAQ a déjà toutes rejetées.

Pour des millions de Québécoises et de Québécois qui n’arrivent plus à garder la tête hors de l’eau, le chèque est déjà dépensé.

Haroun Bouazzi, le porte-parole de QS en matière d’économie et d’innovation

Notons que le versement d’un crédit d’impôt remboursable de 400 $ à 600 $ aux citoyens qui ont fait moins de 100 000 $ en 2021, comme l’a promis la CAQ en campagne électorale, a commencé cette semaine.

Un gouvernement plus «sensible» aux besoins des plus démunis

Même son de cloche au Parti québécois (PQ), alors que le député de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé, a dénoncé en point de presse les crédits d’impôt du gouvernement de la CAQ. Une «opération électorale», qui ne ciblerait pas «les personnes qui en ont le plus besoin».

Il espère voir un gouvernement moins «affairiste» et plus «sensible» aux besoins des personnes qui souffrent, comme «la mère vivant seule avec deux enfants, les personnes bénéficiant de l’aide sociale, et les personnes de la classe moyenne qui fréquentent les banques alimentaires».

De son côté, le Parti libéral du Québec (PLQ) réclame des mesures récurrentes, «surtout pour ceux et celles qui ont «des revenus plus modestes», dont la suspension de la taxe de vente du Québec sur les produits essentiels, a expliqué son chef par intérim, Marc Tanguay.

Le chef de parti a également soulevé une inquiétude quant à l’effet de la nouvelle hausse du taux directeur de la Banque centrale du Canada sur les coûts de logements, autant les propriétaires que les locataires.

Des primes de rendement critiquées

En plus de leurs critiques des mesures anti-inflationnistes, le PQ et QS demandent que le gouvernement se serre lui-même de la ceinture en réduisant les primes de rendement des dirigeants des sociétés d’État, en premier chef ceux d’Hydro-Québec.

«On a de l’argent en masse. Que le gouvernement donne l’exemple avant d’en demander aux Québécois», a réclamé Pascal Bérubé.

Donner des primes de 400 000 $, 500 000 $, à des cadres de la fonction publique au Québec ou des sociétés d’État, c’est du gaspillage.

Gabriel Nadeau-Dubois, chef parlementaire de Québec Solidaire

Pour sa part, Marc Tanguay revendique un gel des tarifs d’Hydro-Québec, soulevant les «profits records de plusieurs milliards de dollars» de la société d’État. Le projet de loi 2, déposé par la CAQ vendredi dernier, prévoit un plafonnement à 3% de ces tarifs.

«Celles et ceux qui se serrent la ceinture, c’est les Québécoises et les Québécois qui l’ont très difficile, et le gouvernement peut en faire nettement plus», a déclaré le chef par intérim.

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