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Énigmatique
Julien Sagot
Blue Jane

Difficile de catégoriser Blue Jane, le troisième album solo de Julien Sagot, l’ancien percussionniste de Karkwa.
Sa musique onirique est au service d’une poésie unique, parfois déstabilisante, qui nous entraîne dans un univers éclaté.
Il en résulte un mélange intrigant de bidouillages électroniques, de sonorités plus classiques (guitare, piano, voix) et de paroles surréalistes («Regarde ce crocodile nourri à la guimauve»). Après plusieurs écoutes, on n’est toujours pas certain d’avoir compris, mais on a au moins la conviction d’être tombé sur un auteur-compositeur-interprète entier et original. À écouter pour se faire une tête : Les sentiers de terre, rencontre étonnante entre la voix grave à la Gainsbourg de Sagot et le chant aérien de Frannie Holder (Dear Criminals, Random Recipe).

– Benoit Valois-Nadeau

Bon Blunt
James Blunt
Afterlove

Auteur d’une des ballades les plus surjouées de tous les temps, James Blunt s’est glissé dans le classeur «Bannis» de moult détracteurs. Mais à force de se faire picosser, le crooner british a choisi de répliquer. En mode confession, il se désole d’emblée qu’on l’ait si souvent «traité de graine» (et non, il ne chante pas seed en anglais). «J’ai fait des trucs moches, mais ça fait mal» ajoute-t-il sur ce Love Me Better aux beats à la Chainsmokers (signés par les gars de OneRepublic). Sur Lose My Number, il s’étonne qu’une fille ait fait exactement ça : «perdre» son numéro. Voyons, bébé, pourquoi tu m’appelles pas? T’as oublié? Non, James, elle a juste pas envie de te parler. Nous, par contre, on va t’écouter le raconter avec plaisir. Car même si ton cinquième est plus fleur bleue que Moon Landing et All the Lost Souls (ça s’peut), il reste, toujours, les bonnes mélodies. Sans oublier ce sens de l’autodérision quand tu lances : «J’m’excuse pour la toune que j’ai écrite en 2005.» Tout est pardonné. You’re beautiful, JB.

– Natalia Wysocka

Répétitif
Angee Wings
Angee Wings

Les premières notes du EP éponyme d’Angee Wings sont prometteuses : elles mettent du soleil dans vos oreilles et vous donnent envie de claquer des doigts, voire de vous lever et de danser. Difficile de rester indifférent à ses six courtes chansons colorées, rafraîchissantes et légères. Ce premier opus sonne exactement comme ce qu’on attend d’un album qui sort au printemps. Il sent le renouveau et les jours plus chauds. Cependant, les paroles de l’auteure-compositrice-interprète sont répétitives. Sur la chanson Merci, elle dit près d’une dizaine de fois le mot «merci» (on les a comptées). Même constat sur la chanson Une autre journée, ou elle répète le titre de la chanson au moins 10 fois. Si elle variait un peu son lexique, ce serait un coup de cœur assuré et on aurait envie de cliquer sur «rejouer».

– Virginie Landry

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