Culture

C’est le cœur qui meurt en dernier: La mère qu’on voit danser

Une des rares familles du septième art québécois forge l’adaptation de C’est le cœur qui meurt en dernier, une histoire bien personnelle sous fond de… secrets de famille!

Pour son nouveau long métrage, Alexis Durand-Brault convie son amoureuse Sophie Lorain et sa belle-mère Denise Filiatrault à une aventure particulière, alors qu’elles incarnent le même personnage de mère à des moments différents. Une figure évanescente dont la première danse pour oublier alors que la seconde a peut-être déjà tout oublié.

Le livre original écrit par Robert Lalonde est une réflexion sur la filiation. «C’est une introspection très poétique, concède Sophie Lorain. Robert nous a dit qu’on a ajouté ce qu’il avait enlevé au départ. C’est un livre sur le senti, le ressenti, où il n’y a presque pas de dialogues. Il fallait donner un univers à cette forme-là, le sortir de sa poésie et lui offrir le souffle nécessaire pour tenir une heure et demie à l’écran.»

Le récit qui suit la quête de vérité d’un fils (Gabriel Sabourin, également scénariste) multiplie les ellipses de lieux et de temps, jouant à réinterpréter les souvenirs. «On est dans la tête du personnage principal, éclaire le cinéaste Alexis Durand-Brault. Ce qui est important, c’est de reconstruire la mémoire telle qu’il se souvient. L’idée, c’est vraiment de donner un point de vue qui est plus sensoriel que narratif.»

Un des plaisirs du film est de retrouver Denise Filiatrault au cinéma. «Je ne jouais plus, mais je me suis laissé tenter, confie la mythique interprète. Je n’ai pourtant pas accepté tout de suite. J’avais peur de ma mémoire, de faire attendre les autres. Mais pas du tout, cela a été très bien. Je suis encore vieille, mais pas trop. Ça donne le goût d’en faire d’autres. Mais est-ce qu’ils vont me le redemander? Est-ce qu’il y a des rôles pour des femmes de 80 ans? Le cinéma est fait pour la jeunesse. Si ça arrive, je vais me poser la même question : est-ce que je vais être capable? C’est cruel d’être vieux et de se demander ça.»

Jouer sa maman
Qui de mieux que Sophie Lorain pour incarner à une autre époque le personnage défendu par sa propre mère, Denise Filiatrault? C’est un jeu de miroir qui s’opère dans C’est le cœur qui meurt en dernier et qui aurait pu être casse-gueule. «Je voulais voir ce que ma mère avait tourné, mais elle m’en a dissuadée, se rappelle Sophie Lorain. Avec raison. Ce ne sont pas les mêmes femmes. Elles ne sont plus à la même place. Cela m’a saisie et ça m’a empêché de jouer la caricature.»

https://www.youtube.com/watch?v=KP6fH9rxPa4

En salle dès vendredi

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