Culture

J’espère que tu vas bien: ne pas se tromper

Film improvisé composé d’un seul plan, J’espère que tu vas bien montre les talents des cinéastes David La Haye et Jay Tremblay. Rencontre avec deux hommes qui sont prêts à réaliser un long métrage demain matin.

Que faisiez-vous le jour de Pâques? David La Haye et Marie-Chantale Perron, eux, tournaient un film en une demi-journée! Comme notamment L’arche russe, PVC-1 et La casa muda (et son remake américain Silent House) avant lui, J’espère que tu vas bien est constitué d’un seul plan-séquence.

«C’était un acte de foi, avoue le comédien et coréalisateur David La Haye. Il m’arrive d’être un peu irrité par le fait qu’au cinéma, on reprend une prise quatre ou cinq fois. Là, essayons de faire l’inverse. Donnons la chance à la vie de s’exprimer et captons-la comme elle se présente, sans essayer de l’aseptiser ou de la rendre nécessairement parfaite.»

La démarche était risquée. Il fallait que le son soit audible, et que Jay Tremblay qui filmait puisse bien s’orienter dans les rues de Montréal sans se faire écraser par un autobus. Surtout que l’équipe n’était pas à l’abri d’un pépin.

«À un moment donné, je pogne un fix parce que je regarde la strap en velcro qui tient la caméra qui en train de se défaire!», se rappelle en riant le héros de Un crabe dans la tête.

L’incident n’a pas eu de conséquences fâcheuses sur l’essai de 87 minutes. Le fait que le tout soit improvisé et qu’il n’y a eu aucune répétition rajoutait quelques difficultés supplémentaires. Marie-Chantale Perron et David La Haye, qui jouent leurs propres rôles, ne se sont pas vus depuis 10 ans et ils découvrent que le temps passé ne les a pas épargnés.

S’il s’agit d’une fiction, la réalité n’est jamais très loin, demeurant pleinement d’actualité. Et l’interprète de Mirador assure que J’espère que tu vas bien, qui a été tourné sans l’aide des institutions, est «certainement le film le moins cher de l’histoire du cinéma québécois», avec un budget qui «tourne dans les cinq chiffres très bas».

«Je trouve ça le fun que David ait pris un risque comme ça en faisant un film indépendant, conclut Jay Tremblay. C’est de plus en plus rare.»

L’importance de la profondeur
Avec un concept comme celui de J’espère que tu vas bien qui repose uniquement sur l’improvisation et un long plan-séquence, il fallait à tout prix éviter que l’idée de départ tourne à vide. David La Haye en était conscient.

«Je ne pense pas qu’on a fait un film de chums, maintient-il. On voulait avoir un fond, des sujets. Il y a des drames, des secrets. On parle de suicide, de violence conjugale, de solitude urbaine. Mais on le fait avec humour, avec un côté ludique et jovial. Parce qu’on voulait tout faire sauf un film d’auteur lent avec des beaux plans léchés où il se passe 15 minutes sans un mot.»

J’espère que tu vas bien
Au cinéma ExCentris

Dès vendredi

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