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Culture

L'enfant prodige: En avant la musique!

Geneviève Vézina-Montplaisir - Métro

Bien avant d’être un film biographique sur la vie du compositeur et pianiste tombé dans l’oubli André Mathieu, L’enfant prodige est un film sur la musique. Signé Luc Dionne, et mettant en vedette Guillaume LeBon dans la peau du petit Mathieu et Patrick Drolet dans celle du Mathieu adulte, ce long métrage a tout d’abord germé dans les oreilles de son réalisateur.

«En fait, j’ai pris toutes les pièces musicales de Mathieu que je voulais mettre dans le film, j’en ai fait un montage qui est devenu la colonne vertébrale du projet, et à partir de ça, j’ai écrit le scénario, décrit l’ancien étudiant en musique. Ce film-là, avant de le voir, je l’ai entendu.»

L’enfant prodige lève le voile sur la vie méconnue du «Mozart Canadien» qui, à l’âge de 7 ans, composait déjà son premier concerto, et qui est mort à l’âge prématuré de 39 ans après avoir connu un passage difficile à l’âge adulte. En effet, parvenu à maturité, il n’a jamais retrouvé la gloire d’antan et a sombré dans l’alcool.

Pour son interprète toutefois, le but du film n’était pas de savoir quel âge avait André Mathieu quand sa déchéance a commencé, mais plutôt de redonner au compositeur la place à laquelle il a droit dans le paysage musical québécois. «Quand j’ai commencé à tourner avec Luc, je lui ai dit : « Ton personnage principal, ce n’est pas André Mathieu, c’est sa musique »», souligne Patrick Drolet.

L’art de manier les touches noires et blanches étant partie prenante de ce long métrage, Patrick Drolet, qui n’avait jamais joué de piano, a dû se prêter à une préparation musicale de quatre mois avant le début du tournage. «Alain Lefèvre a été mon conseiller pour tout ce qui touchait à la technique du piano, explique le comédien, qui a connu l’Å“uvre de Mathieu alors qu’il était disquaire, durant ses études de théâtre. Pour les moments où la caméra passait de moi au piano, avant qu’on tombe sur la doublure, il fallait que mes mains soient à la bonne place. Mon plus grand stress, c’était qu’il y ait une séquence où on ne croie pas que je suis pianiste.»

Alain Lefèvre a fait beaucoup plus que donner quelques leçons de piano à Patrick Drolet et être le directeur musical de L’enfant prodige. Le pianiste québécois s’est battu pendant 33 ans pour faire connaître le travail de Mathieu en interprétant ses Å“uvres un peu partout dans le monde. Maintenant que la vie extraordinaire du compositeur a été portée au cinéma, un média très puissant selon lui, Alain Lefèvre a le sentiment du devoir accompli. 

«Quand j’ai commencé à parler de Mathieu, les gens riaient de moi, se souvient le musicien. Il avait la réputation d’un clown. J’ai été blessé par le manque de reconnaissance dont il a souffert au Québec. Quand la productrice Denise Robert m’a présenté le projet du film, c’était inespéré. J’espère vraiment que les gens vont être émus par le film et surtout par la musique.»

La bataille d’Alain Lefèvre pour faire connaître les compositeurs québécois ne s’arrêtera toutefois pas avec la sortie de L’enfant prodige. Dans les années à venir, ce dernier compte faire connaître le travail de François Dompierre, de Denis Gougeon et de Walter Boudreau.

L’enfant prodige
En salle dès aujourd’hui

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