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Culture

Femme en reconstruction

Jessica Émond-Ferrat - Métro

Dans son précédent film, Le bonheur est une chanson triste, le scénariste, réalisateur et producteur François Delisle mettait en scène une femme qui «perdait sa dignité de manière assez raide, sous les yeux de son fils», rappelle-t-il. L’idée de départ de 2 fois une femme est différente. «J’ai voulu aborder le sujet dans l’angle inverse, par une femme qui partirait d’un état de destruction presque total et regagnerait peu à peu sa confiance en la vie et sa dignité, explique-t-il. Après avoir traité plusieurs fois de personnages féminins, je veux me diriger vers autre chose, et je me suis dit que ça serait une façon plus lumineuse et optimiste de terminer ce cycle que le précédent film.»

Ce personnage féminin, c’est Catherine, interprétée par Évelyne Rompré, victime de violence conjugale qui se retrouve un jour à l’hôpital à cause des mauvais traitements infligés par son mari (Marc Béland). Une infirmière la met alors sur la piste d’un groupe de soutien pour femmes battues qui aide Catherine à s’enfuir, avec son fils (Étienne Laforge) vers le Nord-du-Québec, où elle pourra refaire sa vie sous une nouvelle identité.

Le cinéaste affirme ne jamais avoir abordé ses films de façon réaliste. «On est toujours un peu dans le domaine du rêve, dit-il. C’est un univers, autant le mien que celui du personnage principal. On voit l’histoire à travers ses yeux. Ce qui m’intéresse, c’est de toucher les gens, et je pense que la façon d’y arriver est d’avoir un contact très humain avec le personnage. J’aborde donc le sujet de l’intérieur, par les émotions, plutôt que dans un contexte plus social, plus extérieur.»

C’est donc par les yeux d’Évelyne Rompré, une comédienne qu’on a souvent vue au théâtre («J’ai d’ailleurs déjà joué avec Marc Béland dans Woyzeck, une pièce dans laquelle il me tuait!» rappelle celle-ci), mais encore très peu au cinéma, qu’on suit l’histoire. «J’ai tout de suite adoré ce personnage très fort, très positif en quelque sorte, raconte l’actrice. J’ai aussi été très touchée que?François ait assez confiance pour faire de moi celle sur qui le film repose. C’est presque un métier différent que de faire du théâtre; c’était très stimulant.»

François Delisle ajoute qu’il ne fait jamais d’audition, se fiant à son instinct pour choisir ses comédiens. «Dès qu’on a commencé, Évelyne a complètement habité le rôle et j’ai su que j’avais eu raison de la choisir, dit-il. C’est rare que ça ne paie pas de faire confiance aux comédiens, pour moi comme pour eux. Ça leur donne souvent envie de s’investir corps et âme dans le film.»

2 fois une femme
Au FNC ce soir et dimanche
En salle dès lundi

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