Le maestro Kent Nagano a un nouveau bras droit. À seulement 25 ans, Thomas Le Duc-Moreau devient chef assistant de l’Orchestre symphonique de Montréal (OSM), le plus jeune de l’histoire de l’organisation. En parallèle, il conserve son rôle de directeur artistique à l’ensemble Volte.
Entré en poste début septembre, le violoncelliste de formation devra épauler le chef d’orchestre lors des répétitions. «Je suis comme la deuxième paire d’oreilles de Kent Nagano», décrit M. Le Duc-Moreau, qui pourrait aussi devoir le remplacer au pied levé s’il tombait malade.
Assis dans la salle, le détenteur d’une maîtrise en direction d’orchestre doit porter une attention à la sonorité en se mettant dans la peau du spectateur. «J’ai ma partition et je suis la musique. Je sers de référence à Nagano s’il a des questions quant à l’équilibre sonore que le public ressent. La perception du son dans la salle et sur scène n’est pas la même», explique-t-il.
C’est presque tout naturellement que le Montréalais a décidé de soumettre sa candidature. «L’OSM a été mon orchestre modèle depuis que je suis tout petit. Je connais le nom des musiciens depuis des années. Pour moi, du côté de la musique classique, ce sont des vedettes», raconte celui qui pratique la musique depuis l’âge de 7 ans.
Chaque année, l’orchestre offrait un concert aux élèves de l’école à vocation musicale qu’il fréquentait, se souvient M. Le Duc-Moreau. L’arrivée de Kent Nagano à la tête de l’orchestre a aussi eu une certaine influence dans son choix de carrière.
Mission éducative
Le chef assistant dirigera son premier spectacle à la Maison Symphonique, le 3 novembre, auprès d’un public de 5 à 12 ans. Il a près d’une vingtaine de concerts à son agenda pour la saison.
D’ici là, l’artiste accompagnera l’OSM dans sa grande tournée en Amérique latine où il tiendra aussi des activités éducatives, en octobre. Son rôle d’assistant sera tout autant important pour aider l’équipe à s’adapter.
«Chaque fois qu’on change de ville, ce sera une nouvelle salle et une nouvelle acoustique. Je vais devoir être assez rapide pour aider maestro Nagano et lui donner les caractéristiques sonores des salles», analyse M. Le Duc-Moreau.
Vent de jeunesse
Loin de le considérer comme une barrière, le résident de Villeray perçoit son jeune âge comme une force.
«Je ne veux pas nécessairement mettre cela de l’avant, mais je crois que l’orchestre est au courant que je vais apporter quelque chose de différent dû à ma jeunesse. Je pense qu’il y a une certaine forme de fraîcheur et de spontanéité», expose-t-il.
Le jeune artiste a acquis un bagage comme chef assistant auprès de l’Orchestre symphonique de Trois-Rivières (OSTR), où il a dirigé huit concerts d’ouverture, et celui de Québec, entre 2016 et 2019. En 2018, M. Le Duc-Moreau a été invité à diriger l’Orchestre du Théâtre National de Prague dans le cadre du Young Prague Festival.
Il caresse l’idée d’être un jour le directeur artistique d’un orchestre symphonique et de développer l’aspect musical d’une ville, comme l’a fait Kent Nagano avec Montréal. Il rêve aussi de prendre les rênes de l’OSM.