La rédaction de Métro vous présente les coups de cœur de la rédaction de la semaine…et l’évènement qui la désole.
1- Uncut Gems
D’abord: Adam Sandler est incroyable. Ensuite: au risque de gâcher le plaisir, inutile d’en dire trop sur le scénario, si ce n’est que cette production Netflix raconte les péripéties d’Howard Ratner, un bijoutier vulgaire et, disons-le, peu scrupuleux. Chaque minute qui s’écoule, peut-être même chaque seconde, est plus intense que la précédente dans ce véritable coup de maître signé Josh et Benny Safdie, frères virtuoses du cinéma indépendant new-yorkais. La cinématographie presque psychédélique, combinée à la folle musique de Daniel Lopatin, fait ainsi monter la tension au fil des scènes. À voir dans une salle obscure. Bonus: saurez-vous reconnaître Tilda Swinton? Amélie Revert
2- Fragile
Comme elle commence avec la mort tragique des deux personnages principaux (joués par Pier-Luc Funk et Marc-André Grondin), nous savons d’emblée comment la série se termine. S’amorce alors un retour dans le passé pour relater la belle et surprenante rencontre entre ces deux êtres. Les secrets de famille nous sont peu à peu révélés et tissent la trame de leur tragique histoire. À savourer tranquillement (ou en rafale), puisque les punchs surviennent tout au long de la série. Une belle leçon qui rappelle qu’on peut bien vivre avec sa différence. Sur ICI Tou.tv Extra. Emmanuelle Houle
3- Eraserhead à la Cinémathèque
Le premier long métrage de David Lynch est sûrement la clé pour mieux comprendre sa filmographie. Par le biais du personnage interprété par Jack Nance, qu’on aperçoit aussi dans Blue Velvet et Wild at Heart, le réalisateur nous donne à voir – dans un sombre et désuet noir et blanc – un condensé de ce qui l’obsède. La mort, l’abandon, l’étrangeté, le rêve, ou plutôt ici le cauchemar, et la folie sont les principaux thèmes d’Eraserhead, qu’on a d’ailleurs du mal à classer tant il constitue une expérience singulière. Le 11 janvier à 20h à la Cinémathèque. Amélie Revert
4- The Marvelous Mrs. Maisel, saison 3
Midge et sa bande font un retour tout en rires cet hiver. Fini les beaux quartiers de New York. Dans cette troisième saison, l’humoriste se rend en tournée en Europe, en Floride, à Vegas… Ses parents doivent quitter leur appartement huppé pour s’installer en banlieue. Sa gérante, Susie, doit composer avec une nouvelle cliente… difficile. Une saison qui nous permet de suivre ces charmants personnages secondaires tout en continuant à rire des blagues de la talentueuse Miriam. Sur Amazon Prime. François Carabin
5- Ta maison brûle
«Une maison, c’est l’amour.» Et Murielle l’a aimée d’amour, sa maison. Mais tout cet attachement ne l’empêchera pas d’être démolie. Ainsi, pour un dernier souper, la mère de famille y convie ses proches. Cette pièce, «une comédie un peu triste» mettant en vedette quatre femmes de deux générations ainsi qu’une mijoteuse, des champignons et un fantôme, a été montée l’été dernier à Carleton-sur-Mer. À défaut d’avoir passé nos vacances en Gaspésie, on se rabat sur son superbe texte, du talentueux Simon Boulerice, un drôle et vibrant hommage à la notion de chez-soi. Aux éditions de Ta Mère. Marie-Lise Rousseau
6- En bref
La série documentaire produite par Netflix continue de nous fournir matière à réflexion avec une deuxième saison tout aussi instructive et passionnante que la première. Les épisodes, longs d’une vingtaine de minutes, s’intéressent à des sujets aussi variés que les milliardaires, l’avenir de la viande, les pirates ou encore les sectes. Les perspectives scientifiques, sociales ou même philosophiques adoptées par les différents réalisateurs nous permettent de nous informer et de nous interroger, tout en appréciant la beauté des images et des illustrations. Sur Netflix. Zoé magalhaes
7- M’entends-tu?
Notre série coup de cœur de 2019 est de retour et il fait bon retrouver les trois héroïnes singulières et attachantes que sont Ada, Carolanne et Fabiola – toujours campées avec brio par Florence Longpré, Eve Landry et Mélissa Bédard –, même si cette suite réalisée par Charles-Olivier Michaud est plutôt sombre, à en juger par les quatre premiers épisodes que nous avons pu voir. Reprenant deux ans après la finale coup-de-poing de la première saison, la série donne toujours autant dans l’émotion brute, exacerbée par la musique omniprésente. On brûle d’impatience de suivre l’évolution de cette amitié fragilisée. Dès lundi à 22h à Télé-Québec. M.-L. R.
Et on se désole pour…
Les avancées fragiles de #MoiAussi
Grosse semaine pour le mouvement #MoiAussi: en plus des développements dans l’affaire Gabriel Maztneff en France – si vous étiez sur une autre planète durant les Fêtes, l’auteur de 83 ans est accusé de pédophilie –, le procès hyper médiatisé d’Harvey Weinstein a débuté à New York, tandis qu’au Québec, les Courageuses ont perdu en Cour d’appel contre Gilbert Rozon. Plus de deux ans après la vague de dénonciation d’agressions sexuelles qui a déferlé à Hollywood, les victimes peinent toujours à être prises au sérieux et à trouver justice par la voix des tribunaux. Espérons que l’année qui débute renversera cette tendance. Marie-Lise Rousseau