Culture

Congédiement de Nathalie Bondil: le C.A. du MBAM persiste et signe

Le musée des beaux-arts de Montréal.

Le musée des beaux-arts de Montréal

Cible de plusieurs critiques, le conseil d’administration du Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) a tenu à justifier le congédiement récent de sa directrice générale et conservatrice générale Nathalie Bondil dans une déclaration envoyée aux médias, lundi.

Le C.A. réitère que sa décision de mettre fin au contrat de sa directrice est directement reliée aux conclusions du rapport sur le climat de travail effectué l’automne dernier, après que le syndicat a interpellé le conseil d’administration à la suite de signalements d’employés.

Le rapport, réalisé par une firme externe, faisait état de plusieurs départs d’employés et d’une détérioration du climat de travail.

«Par son déni de plusieurs conclusions du rapport, son inflexibilité et son refus d’implanter adéquatement certaines de ses recommandations, Mme Bondil n’a guère laissé le choix au conseil d’administration malgré ses nombreuses tentatives d’en arriver à une solution. Bien conscient de la controverse que cela susciterait, le conseil a alors pris la décision, dans l’exercice de ses responsabilités fiduciaires, d’aller de l’avant et de mettre fin à son contrat, avec la ferme conviction qu’un tel geste était dans les intérêts supérieurs du Musée et de ses employés», peut-on lire dans le communiqué transmis aux médias.

Le conseil d’administration soutient également qu’avant de prendre cette décision, il avait «de bonne foi» tenter de conclure une entente avec Nathalie Bondil afin de la délester de certaines tâches.

Mme Bondil aurait refusé cette option.

En entrevue la semaine dernière ,Nathalie Bondil a expliqué son renvoi par sa contestation du «processus irrégulier» qui a mené à la nomination de Mary-Dailey Desmarais – membre de la famille Desmarais, important donateur du musée – au poste de directrice de la conservation.

Tollé

Le C.A. s’est dit bien conscient du «tollé» que sa décision allait provoquer, étant donné les succès obtenus par Mme Bondil à la tête de l’institution de la rue Sherbrooke.

Plusieurs personnalités publiques, dont l’ancienne ministre Monique Jérôme-Forget, se sont portées à la défense de l’ancienne dirigeante, tandis que d’autres ont soulevé le manque de transparence du conseil d’administration.

«La réaction forte et émotive en faveur de Mme Bondil était prévisible et, jusqu’à un certain point, tout à fait normale, rétorque le C.A. dans sa missive. Les succès remportés par le Musée depuis son entrée en poste et le positionnement plus qu’enviable de l’institution sur l’échiquier mondial des grands musées sont en grande partie liés à l’énorme talent de Mme Bondil. C’est indéniable et le conseil le reconnaît d’emblée.»

Recrutement

Le conseil d’administration, qui est dirigé par Michel de la Chenelière, a par ailleurs annoncé que le processus de recrutement pour trouver un ou une remplaçante à Mme Bondil est officiellement enclenché.

«Le Musée des beaux-arts de Montréal célèbre cette année son 160e anniversaire. Il a vu passer les époques et les crises. Il a toujours su rebondir et se renouveler. C’est d’ailleurs à travers cette capacité de se réinventer périodiquement que l’on peut reconnaître les grandes institutions culturelles à travers le monde», note le communiqué.

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