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En avant les femmes au MBAM

La «Fancy Free» Corvette de 1958 dessinée par Ruth Glennie pour General Motors et le Sphinx créé par Katie Stout en 2019 font partie de l'exposition «Parall(elles): une autre histoire du design». Photo: Constance Cazzaniga

Depuis samedi, le Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) propose Parall(elles): une autre histoire du design. Si l’histoire du design moderne est généralement dominée par les hommes, la nouvelle exposition pose son regard sur les femmes, dont le travail souvent occulté s’étend de la verrerie au design intérieur, passant par la joaillerie, le tissage, la céramique et tant d’autres sphères de création.

Au total, ce sont 250 œuvres-objets créées par des femmes qui sont mises en valeur, avec une attention toute particulière pour les femmes autochtones et racisées, qui ont connu d’autant plus d’enjeux afin de faire connaître leur art et leur savoir-faire. C’est d’ailleurs pour leur faire une belle place que la définition de design est ici élargie à bien plus que le design industriel, où les hommes demeurent davantage représentés.

Designer inconnue (Ojibwe, réserve Leech Lake, Minnesota), robe et bandeau à franges, vers 1920. Walker (Minnesota), Cass County Museum. Photo: Minneapolis Institute of Art.

Bureau, chaises, lampe Tiffany, courtepointes, vases et théières: les magnifiques objets datant de la deuxième moitié du 19e siècle à nos jours proviennent en partie de la collection du MBAM, qui possède une des plus importantes collections de design d’Amérique du Nord. Celle-ci, riche entre autres de sa fusion avec la collection du Musée des arts décoratifs en 2000, est bonifiée pour l’exposition par plusieurs prêts provenant du Programme Stewart pour le design moderne, de collections privées et d’une trentaine de musées du Canada et des États-Unis.

À cela s’ajoute une œuvre commandée à la céramiste américaine Molly Hatch spécialement pour l’exposition, soit une mosaïque faite de près de 200 assiettes de terre cuite peintes à la main. Pour ce faire, l’artiste s’est inspirée d’un vase en porcelaine émaillé acquis par le MBAM et dessiné par celui qu’elle qualifie de père du design moderne, le Britannique Christopher Dresser. Comme quoi les hommes ne sont pas entièrement éclipsés de l’exposition; nombre de femmes ont d’ailleurs lancé leur atelier ou leur entreprise avec leur mari, qui sont donc crédités pour plusieurs objets exposés.

Molly Hatch (née en 1978), Ducere, 2022, faïence émaillée, peinte à la main sous couverte. Avec l’aimable concours de Todd Merrill Studio, New York. Photo: MBAM, Jean-François Brière

N’empêche que le clou du spectacle est cette Corvette Fancy Free (ci-dessous) dessinée par Ruth Glennie pour General Motors en 1958. D’une teinte pistache lustrée, elle trône dans l’entrée du pavillon Michal et Renata Hornstein.

Ruth Glennie (1929-2018) pour General Motors, Corvette Fancy Free, 1958. Allemagne, collection Jürgen Reimer. Photo: General Motors LLC.

Fait à noter: toutes les personnes qui ont travaillé sur l’exposition sont des femmes, de la commissaire (Jennifer Laurent, la conservatrice des arts décoratifs et du design du musée, qui œuvre sous la direction de la conservatrice en chef, Mary-Dailey Desmarais) à la scénographe (Odile Gamache, en collaboration avec Aïcha Chaouachi).

Parall(elles): une autre histoire du design se veut annonciatrice d’une nouvelle vision du MBAM. D’autres expositions à venir chercheront elles aussi à poser un nouveau regard sur l’histoire de l’art en l’abordant sous des angles peu exploités, dont l’apport des femmes.

L’exposition se tient jusqu’au 28 mai au Musée des beaux-arts de Montréal.

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