Culture

Santa Teresa lance une saison de festivals très attendue

Santa Teresa

Santa Teresa aura lieu à Sainte-Thérèse du 19 au 23 mai

Santa Teresa est dans les starting-blocks. Comment organisateurs et artistes se sentent-ils à l’aune du retour des festivals estivaux en public cette année? Métro a posé la question à Patrick Kearney, directeur général de l’évènement, et à la musicienne Laurence-Anne.

«Je me sens chanceuse de faire partie de la programmation de Santa Teresa. La salle dans laquelle nous allons jouer, l’église Sainte-Thérèse-d’Avila, est un lieu magnifique», s’enthousiasme Laurence-Anne. Celle qui a sorti son deuxième album, Musivision, il y a quelques semaines, ne cache pas son excitation et son optimisme de pouvoir le présenter en primeur et en présentiel.

«Pour l’occasion, avec mon équipe, nous avons préparé une scénographie spéciale, avec un truc en plus pour cette grande première», promet Laurence-Anne. Celle-ci partira ensuite pour un tour des festivals québécois cet été, dont Le Festif! de Baie-Saint-Paul et le Festival en chanson de Petite-Vallée en Gaspésie.

Côté organisation, l’impatience est aussi palpable. «Nous vendons des billets, nous gérons les bénévoles… Je dois dealer avec monsieur le curé et le président de la paroisse», nous racontait Patrick Kearney – par ailleurs président du REFRAIN (le Regroupement des festivals régionaux artistiques indépendants, NDLR) – la semaine passée.

Pour un festival qui se déroule d’habitude en plein air, il a donc fallu s’adapter. «Nous trouvons ça chouette que l’église ait accepté de jouer ce jeu-là, bien qu’elle ne soit autorisée qu’à accueillir 25 fidèles à la fois seulement».

Le défi d’être le premier

Alors que François Legault doit annoncer son plan de déconfinement en fin de journée, Patrick Kearney avoue volontiers qu’organiser un festival conforme aux normes en vigueur n’a pas été de tout repos. «C’est quand même paradoxal que je puisse planifier des shows à l’intérieur avec 250 personnes, mais pas à l’extérieur. Depuis le début, le gouvernement nous dit pourtant que c’est plus sécuritaire dehors», s’étonne-t-il.

«Je comprends tous les règlements, mais donnons-nous des conditions et des consignes. Mes amis des festivals d’autres régions ont hâte que les directives sortent. Je partage leur impatience. Il faut qu’on ait un signal pour nous laisser le temps de nous préparer.» Patrick Kearney

Outre les restrictions à appliquer et faire respecter, établir une programmation s’est également révélée être un processus difficile pour Santa Teresa. «Ça a parfois été le chaos. C’était compliqué d’avoir des artistes d’autres provinces, par exemple à cause de la situation sanitaire en Ontario. Les Torontois, notamment, ça ne marchait plus. La programmation a beaucoup bougé jusqu’à quelques semaines avant l’annonce», poursuit Patrick Kearney.

Se réinventer

Si le festival Santa Teresa ne propose pas de webdiffusion pour sa 5e édition, la décision a été facile à prendre pour son comité: «nous nous disions il y a quelques mois que les gens auraient envie de voir des concerts en personne». Face à l’incertitude, la pandémie les a également forcés à développer d’autres projets.

«En février, nous avions déjà un scénario pour des shows en extérieur, qui n’a donc pas été possible. Cette programmation-là, nous l’avons transformée en un projet qui s’appelle Pelouse», se souvient Patrick Kearney. Pelouse, ce sont des vidéos très épurées, inspirées de Colors en Europe, où des artistes sont invités à performer. «Nous, nous avons créé un décor de gazon pour assumer notre côté banlieue et mettre en valeurs nos talents, comme Sophia Bel et Robert Robert».

Et ce n’est pas tout. Le festival Santa Teresa a aussi mis en place le Champion du clip, en partenariat avec SiriusXM, afin «d’aider les musiciens émergents grâce à un soutien pour tourner un clip». Le gagnant de ce combat remportera ainsi une bourse.

Le goût du risque

Patrick Kearny confie que le couvre-feu a donné quelques sueurs froides à Santa Teresa. «La veille du lancement de la programmation, le couvre-feu a été repoussé à 21h30. On dirait que tout a fini par s’emboîter», précise-t-il. «Il y a des nuits où je n’ai pas bien dormi, mais il y a une part de risque à prendre. Il faut être un peu joueur».

Enfin, celui-ci ne manque pas de saluer les subventions reçues, ainsi que les programmes et les bonifications mis en place  depuis de début de la crise. «Les gouvernements, tant au niveau fédéral que provincial et même la municipalité, ont vraiment été présents pour nous appuyer financièrement».


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