Korine Côté aime les choses simples, dans la vie comme sur scène. «Je ne suis pas la reine des mélodrames», dit-elle en entrevue. Diplômée de l’École nationale de l’humour (cuvée 2006), Korine Côté privilégie un style épuré qui convient parfaitement à son sujet préféré : les aléas du quotidien. Sa stratégie semble porter fruits, car au cours de la dernière année, Jean-François Mercier l’a recrutée pour qu’elle livre une chronique à son talk-show de fin de soirée sur les ondes de V. Les téléspectateurs d’ARTV ont pour leur part découvert sa vulnérabilité dans la série documentaire Les 5 prochains.
Nous avons discuté avec celle qui tentera de dérider les festivaliers à l’occasion de deux shows de 60 minutes organisés dans le cadre du Zoofest.
Dans le programme du festival, on vous décrit comme «une humoriste qui sait briller par sa simplicité». Un peu étrange, comme argument de vente, non?
Peut-être, mais c’est la vérité : je suis quelqu’un de très simple dans la vie. Le flafla, ça m’énerve. J’aime la simplicité… Pas nécessairement dans le propos, mais dans la livraison. En humour, mon modèle, c’est Louis C.K. Avec lui, c’est jeans, t-shirt, pis that’s it. Il n’a pas besoin de décor, de musique ou d’éclairage à tout casser. Je n’aime pas les affaires lourdes et compliquées. En amour, je n’ai pas besoin de gros drames à tout péter ou d’émotion à m’en chavirer l’intérieur.
Est-ce la raison pour laquelle vous ne parlez jamais de votre relation amoureuse sur scène?
Oui. Étant donné que c’est simple, que c’est l’fun pis que ça va bien, je n’ai pas besoin d’exutoire.
Vos numéros partent-ils tous de frustrations?
Oui. C’est quand je suis choquée que je me sens inspirée.
Courez-vous après les situations possiblement contrariantes pour entretenir la flamme?
Peut-être! Je ne recule devant aucune expérience potentiellement frustrante. Je me dis qu’au pire aller, ça va faire une belle anecdote. Des fois, on se dit : «Ah mon Dieu! C’était épouvantable. Il m’est arrivé n’importe quoi. Tout a mal été.» Mais quand t’es humoriste, c’est le genre de chose qui te nourrit. Cela dit, je n’irai jamais me sacrer au milieu d’une foule au Festival de jazz parce que je vais virer folle!
Au quotidien, qu’est-ce qui vous choque?
Le monde qui ne marche pas vite dans le métro, le service à la clientèle…
Pouvez-vous mesurer l’impact des 5 prochains sur votre carrière?
Oui. ARTV nous a permis d’aller chercher un nouveau public. Les gens qui ont suivi la série ne sont pas ceux qui viennent nous voir dans les bars ou qui regardent Un gars le soir à V.
Qu’est-ce que cette série vous a appris sur vous-même?
Que je porte toujours le même linge et qu’il faudrait que j’aille m’en acheter d’autre!
Vous êtes active sur Twitter. Est-ce un bon outil de promotion pour un humoriste?
Oh oui! Ça permet d’aller rejoindre les gens directement. Si un gars comme Mike Ward – qui a des milliers d’abonnés – décide de re-tweeter un de tes messages, ça te donne une plus grande visibilité. Et si Véronique Cloutier se met de la partie, t’es en business!
Flashs culinaires
Korine Côté anime Capotés de cuisine sur la chaîne de télé mobile Libtv. Épaulée par le vulgarisateur scientifique Martin Carli, elle montre comment faire le maximum avec le minimum derrière le comptoir. «Étant donné que chaque émission dure cinq minutes, les recettes ont simples», dit l’humoriste.
Au menu : des sandwichs à étages, des déjeuners lendemain de veille, des pâtes et de la bouffe de camping.
60 minutes avec… Korine Côté
Au Studio Hydro-Québec du Monument-National
Mardi et mercredi soir à 19 h