Le réalisateur de Oldboy, Park Chan-wook, dirige Nicole Kidman et Mia Wasikowska dans le drame d’horreur Stoker, qui marque ses débuts aux États-Unis.
Le cinéaste sud-coréen Park Chan-wook est reconnu pour son cinéma étranger «de genre», particulièrement pour sa «trilogie de la vengeance» qui comprend Sympathy For Mr. Vengeance, Sympathy for Lady Vengeance et son œuvre phare, Oldboy, dont on se souvient pour sa bataille au marteau dans un corridor et pour la scène où le personnage principal avale une pieuvre vivante. Park fait peut-être un début tardif aux États-Unis, mais il le fait à sa manière : Stoker, qui met en vedette Mia Wasikowska, Matthew Goode et Nicole Kidman, est un thriller gothique stylisé avec au menu des secrets de famille, du sexe et des meurtres en série.
Qu’est-ce qui vous a poussé à vouloir réaliser un film aux États-Unis?
Ça m’a pris 10 ans pour faire mon film précédent, Thirst, de l’idée embryonnaire à la fin du montage. Après celui-là, j’avais fait tous les films que je souhaitais. J’avais besoin d’un tournant dans ma carrière. Je cherchais un bon scénario, et le timing a été bon.
Il semble que le scénario, bien qu’il n’ait pas été écrit par vous, ait plusieurs points communs avec votre œuvre…
Il y a plusieurs manières de lier cela à ce que j’ai fait avant – mais quand j’ai lu l’histoire pour la première fois, j’ai remarqué que les personnages étaient différents de ce que j’avais fait avant. Ils ne s’embarrassent pas de dilemmes éthiques, alors que mes précédents personnages étaient faits de dilemmes. Dans Stoker, les gens ne semblent avoir aucun problème de culpabilité. Alors qu’en fait, ils sont simplement meilleurs pour les cacher.
Comment compareriez-vous le travail aux États-Unis à celui en Corée du Sud?
La présence du studio est plus forte ici. Il y a beaucoup d’échange d’idées et d’opinions. J’ai dû expliquer pourquoi je voulais certaines choses d’une certaine manière. Je n’étais pas habitué à une telle quantité d’opinions, mais au final, ç’a été très productif.
Il y a peu de violence dans Stoker. Était-ce en réaction à votre réputation de faire des films violents – qui, il faut le souligner, ne font pas non plus dans la violence très graphique?
Ce n’était pas une réaction de ma part. Ce qui a attisé mon intérêt pour ce scénario, c’est le fait que ma fille a le même âge que la protagoniste. Je voulais faire un film que les filles de l’âge d’India [le personnage principal] voudraient venir voir. Quelque chose de trop dégoûtant ne fonctionnerait donc pas. Je voulais faire un film élégant et esthétique que les jeunes filles apprécieraient.
Stoker
En salle dès le 15 mars
