Les patrouilleurs de 19-2 ont mis le grappin sur un nombre impressionnant de prix Gémeaux dimanche soir. Les agents du Service de police de Montréal ont fait irruption au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts aux alentours de 19 h 30 pour en ressortir 150 minutes plus tard avec quatre statuettes dorées : Meilleure série dramatique, Meilleur premier rôle masculin (Réal Bossé), Meilleure réalisation (Podz) et Prix du public.
En incluant les prix reçus hors des ondes, la récolte de 19-2 se chiffre à 13 trophées. «C’est pas ma job de venir ici, c’est un peu rushant. Je capote!» a déclaré Réal Bossé au lutrin. L’acteur a eu de bons mots pour son partenaire d’écriture et de jeu, Claude Legault, qui brillait par son absence. «Merci à toi comme ami, comme colocataire d’un char de police… J’ai appris beaucoup de choses à tes côtés. Ça fait 27 ans qu’on se connaît, je nous souhaite un autre 27 ans», a-t-il poursuivi sur un ton solennel.
Lauréat du prix de la Meilleure réalisation pour 19-2, Podz a notamment remercié le public, qui a adopté la première saison de la série l’hiver dernier. «Ça m’émeut beaucoup de gagner ce prix parce que la gang de 19-2, on a bûché en tabarnak pour faire cette série-là. Ça n’a pas été un projet facile et ça a demandé beaucoup de patience et de détermination», a-t-il dit.
L’équipe du Bye Bye 2010 a effacé le mauvais souvenir de 2009 en raflant pas moins de six trophées, dont celui du Meilleur spécial humoristique. «Vous devinerez que ce prix est très symbolique, a déclaré Louis Morissette, visiblement ému. J’ai peine à croire que je suis ici avec un trophée dans les mains. Je me sens bien loin de janvier 2009.» «J’accepte ce trophée avec humilité, a ajouté l’auteur et producteur de l’émission. Quand on gagne, on n’est pas si intelligent ou si intéressant que ça, pis quand ça ne va pas bien, on n’est pas un imbécile sans talent comme certains se sont plu à l’écrire et à le dire.»
Pour la troisième année consécutive, le prix de la Meilleure comédie est allé aux Parent. Anne Casabonne a été nommée Meilleure actrice comique pour La galère, alors qu’Éric Bernier a reçu le prix du Meilleur acteur comique pour Tout sur moi. L’heureux lauréat a tenu à partager son prix avec ses deux amiess et covedettes, Macha Limonchik et Valérie Blais, en plus d’avoir une pensée pour l’auteur de cette série qui en est à sa dernière saison, Stéphane Bourguignon.
Du côté des téléromans, Yamaska s’est de nouveau illustré avec quatre prix, dont celui du Meilleur premier rôle masculin, remis à Normand D’Amour. «Spaciba, gracias, grazie. Je ne sais pas quoi dire,
c’est ridicule!» s’est exclamé l’acteur une fois sur scène.
Anne-Marie Dussault a pour sa part gagné le prix de la Meilleure animation pour une émission d’affaires publiques pour son entrevue avec Robert Latimer diffusée à RDI dans le cadre de 24 heures en 60 minutes. «Je dois vous faire un aveu : j’en rêvais de ce Gémeaux», a-t-elle noté avant de rendre hommage à ce fermier qui a mis fin aux jours de sa fille lourdement handicapée en 1994.
Yan England et Magalie Lépine-Blondeau ont reçu le trophée de la Meilleure animation – jeunesse pour Fan club, alors que Véronique Cloutier et Antoine Bertrand ont fait de même du côté des variétés. Parmi les autres grands gagnants de la soirée, citons Tactik (5 Gémeaux), Naufragés des villes (3), Les francs- tireurs (3) 3 600 secondes d’extase (3).
Controverse
Stéphan Bureau a bien résumé la controverse entourant Victor Lévy-Beaulieu dimanche soir. Au micro pour accepter le Gémeaux de la Meilleure animation – série d’entrevue pour ses Grandes entrevues, Bureau s’est dit solidaire du célèbre auteur qui, un peu plus tôt dans la journée, n’était pas allé chercher le prix hommage que lui décernait l’Académie. Une distinction reléguée pour la première fois au gala hors d’ondes.
«On ne peut pas vouloir rendre hommage et le faire du bout des lèvres, a-t-il dit sous les applaudissements de la salle. C’est d’une certaine manière gênant pour moi d’avoir du temps de parole, alors qu’on n’en a pas réservé ce soir sur la scène de la Place des Arts à quelqu’un à qui on voulait rendre hommage pour l’ensemble de sa carrière. On dit sur nos plaques «Je me souviens», eh bien SVP, si on veut se souvenir, mettons-y du nôtre. J’espère qu’on ne perdra jamais la mémoire de ces gens qui ont fait à une autre époque le succès de la télévision.»
Soulignons toutefois que plus tard durant la cérémonie télévisée, l’Académie a diffusé un montage des plus belles œuvres de Victor Lévy-Beaulieu (Bouscotte, Montréal PQ, L’héritage, Race de monde), un segment ponctué d’extraits d’entrevues réalisées avec l’auteur au fil du temps.