Après huit ans au Québec, le jeune humoriste d’origine française Jérémy Demay offre (enfin!) son premier one man show.
Il l’a lui-même souvent dit en entrevue et on a pu le constater mardi soir au Théâtre St-Denis : avec son physique de grand élancé de 6 pi 5 po et son visage très (très, très) expressif, Jérémy Demay a des airs de personnage de bande dessinée.
Et c’est sans doute ce qui fait une bonne partie du charme juvénile de l’humoriste (qui, de son propre aveu, à 30 ans, a «12 ans d’âge mental»). Débordant d’enthousiasme et d’énergie (on a tendance à croire le titre de son spectacle, Ça arrête pu d’bien aller), Demay a aussi su conquérir le public montréalais grâce à une autre tactique infaillible : son grand sens de l’autodérision.
D’entrée de jeu, le Français d’origine – qui parsème toutefois son discours de mots à saveur québécoise : «c’est cute», «c’est hot», «on a-tu…» – a provoqué l’hilarité en expliquant au public en quoi les Français sont «moins virils» que les Québécois. «Au Québec, on prend une marche; en France, on va faire une balade… Au Québec, on fait un line-up; en France, on se tape une queue!»
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Deux numéros déjà bien connus du public (l’analyse de Petite Marie de Francis Cabrel et l’analogie entre génération iPhone et hommes de Cro-Magnon) n’ont pas manqué de faire rire la foule une fois de plus. Une foule avec laquelle le grand Français a interagi toute la soirée avec un naturel désarmant, au grand plaisir de celle-ci.
La seconde partie du spectacle a permis à l’humoriste, en abordant de manière personnelle des sujets universels comme les différences entre les hommes et les femmes ou l’informatique qui a remplacé la religion, de démontrer son talent de conteur. Malgré quelques gags au sujet de Facebook qui sentaient un peu le déjà-vu, on n’a pas vu passer cette deuxième heure, et c’est un des points forts du spectacle. La mise en scène, dynamique et bien rodée, est d’ailleurs signée Mike Ward. Bref, considérant l’accueil très chaleureux que le public a offert à Jérémy Demay hier, elles auront valu la peine, ces huit années à se faire un nom en humour…
Jérémy Demay – Ça arrête pu d’bien aller!
Au Théâtre St-Denis
Jeudi, vendredi et samedi à 20 h
En supplémentaire au Théâtre Jean-Duceppe
Les 18, 20 et 21 juillet