Culture

Swing la bacaisse aux Veillées de danse de la Fête nationale 

Les Veillées de danse de la Fête nationale sont de retour ce mois-ci pour une deuxième année consécutive et trois des 38 événements programmés auront lieu sur l’île de Montréal. Donc, swinguez la bacaisse dans l’fond d’la boîte à bois et entrez dans la danse afin de célébrer cette tradition bien de chez nous! 

Pour Gilles Pitre, chargé de projet au Conseil québécois du patrimoine vivant (CQPV) – l’organisme qui chapeaute la programmation de ces événements –, les Veillées de danse de la Fête nationale ne permettent pas uniquement à la population québécoise de se réapproprier sa culture et d’en être fière. C’est aussi un merveilleux outil d’intégration et de rencontre, particulièrement dans le contexte montréalais. 

« Il n’y a rien comme une bonne soirée de danse et de musique autour d’un BBQ pour rendre les gens heureux et leur permettre de se rencontrer, explique à Métro Gilles Pitre. C’est très inclusif et c’est une belle façon de rejoindre les différentes communautés. » 

Gilles Pitre observe un regain d’intérêt pour la musique et les danses traditionnelles au Québec. 

« Depuis trois ans, [le CQPV] travaille le dossier des Veillées de danse, raconte-t-il. Il y a beaucoup de groupes qui se sont formés dans les régions et qui proposent des veillées de façon régulière, genre trois-quatre fois à l’automne et trois-quatre fois au printemps. »  

Dates à Montréal : 

Un câlleur, quessé que ça mange en hiver? 

Câlleur depuis 1990, c’est en s’impliquant dans une troupe de danse folklorique que Gilles Pitre a appris ce rôle, un art qu’il a perfectionné en côtoyant des mentors dans le domaine tels que Normand Legault et Pierre Chartrand. 

« Le câlleur, c’est l’animateur des danses. C’est celui qui annonce les figures qui permet aux gens, même aux néophytes, de se familiariser avec la base et, au fil de la soirée, d’apprendre à danser en set carré, en quadrille ou en contredanse. » 

Même si cela peut sembler improvisé de prime abord, Gilles Pitre assure que les paroles du câlleur sont scriptées d’avance. 

« Au début d’une soirée, on va plus aller dans des figures simples et on va improviser un peu des enchaînements de figures. Mais quand on fait un set carré, ce sont des danses traditionnelles qu’on a héritées de nos ancêtres et qui ont été transmises de bouche à oreille. Donc c’est très scripté : il y a une introduction, la figure principale, une transition, la figure principale revient, ainsi de suite, puis il y a une finale. Chaque câlleur a son répertoire de danse qu’il présente. » 

Préservation du patrimoine immatériel 

Depuis 2015, la veillée de danse est reconnue par le gouvernement du Québec comme faisant partie du patrimoine immatériel

« L’un des objectifs de la préservation du patrimoine immatériel, c’est de contrer l’uniformisation de la culture nord-américaine, soutient Gilles Pitre. On veut se distinguer ainsi des États-Unis et du reste du Canada. Dans la musique traditionnelle, on se démarque partout dans le monde avec des groupes comme La Bottine souriante et Le Vent du Nord qui sont de bons ambassadeurs. »  

En revanche, ce n’est que tout récemment qu’une motion a été votée à l’Assemblée nationale pour que la gigue soit désignée elle aussi comme faisant partie du patrimoine immatériel du Québec. 

« La gigue est en processus de désignation. La décision du ministre pourrait être prise n’importe quand. » 

Contrairement au set carré, à la contredanse et au quadrille, qui sont les principales danses des veillées et qui sont constitués de couples, la gigue se danse seule, explique Gilles Pitre.  

« C’est très différent des autres danses. La gigue se fait en solo, souvent en démonstration ou en compétition. Plusieurs câlleurs se succèdent pour démontrer leur habileté à la gigue. » 

Occasion de se rassembler 

Nées à la suite de la pandémie sous l’impulsion du ministère de la Culture et des Communications qui souhaitait rassembler les gens, un total de 25 veillées ont été organisées lors de la première édition, réunissant près de 5000 personnes un peu partout au Québec. Gilles Pitre a bon espoir que ce nombre va augmenter cette année.  

« L’un des objectifs de danse traditionnelle, c’est de rassembler les gens, de créer des liens et qui y ait des contacts entre eux. Dans les veillées traditionnelles, c’est là que les couples se rencontraient et se courtisaient. Il y a une idée de sociabilisation très importante. » 

En plus d’être gratuites, les veillées sont ouvertes à tout le monde, que ce soient les familles, les couples ou les personnes seules.  

« Les hommes sont souvent en demande, parce qu’il y a généralement plus de femmes qui participent », précise Gilles Pitre.  

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