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Nicholas Sparks: l’amour existe encore

Dans Le plus beau des chemins, le maître du roman d’amour Nicholas Sparks combine deux histoires. D’abord, celle d’une passion naissante entre une étudiante en histoire de l’art et un pur cowboy de la Caroline du Nord. Puis, celle d’un vieil homme qui, coincé dans sa voiture après une sortie de route, se souvient de sa vie passée aux côtés de la femme qu’il a tant aimée.

C’est une histoire qui parle de mort, de guerre, de vie, mais c’est aussi une histoire qui explore ce que ça signifie «devenir une grande personne». Cette transition, ce moment où on se sent devenir adulte, comme c’est le cas pour votre héroïne étudiante, est-ce un instant particulièrement intéressant à capter pour un auteur?
Je crois que oui. Mais je crois, en général, que capter l’universalité de la condition humaine est intéressant. Souvent, nous menons nos existences en pensant que nous sommes les seuls à vivre certaines choses. Puis on voit, dans un livre, des personnages qu’on aime, qui semblent avoir tout pour eux, vivre les mêmes épreuves que nous. Je crois que cela ajoute une grande authenticité à l’expérience.

Comme dans votre roman Safe Haven, vous parlez ici du fait de se sentir étranger, d’arriver dans un lieu où on manque de repères. On rencontre dans ce livre des immigrants qui peinent à trouver leur place en Amérique et une jeune femme du New Jersey qui ne se sent pas à sa place en Caroline du Nord. Ce sentiment, vous l’avez déjà ressenti, vous aussi?
Moi, non! Moi, je me sens bien partout! Pour ce qui est de mes protagonistes, j’essaye d’en créer qui sont différents de ceux que j’ai créés par le passé. Certains s’adaptent bien, d’autres pas. Au final, ça rejoint mon but : créer des personnages honnêtes.

Les lettres et les photographies occupent toujours une grande place dans vos romans. Êtes-vous un collectionneur de missives?
Oui… je le suis, je le suis. Et même aujourd’hui, dans ce monde très électronique qui est le nôtre, recevoir une lettre, pour moi, ça n’a pas de prix. J’essaye d’ailleurs d’écrire des petits mots à ma femme le plus souvent possible et de lui laisser des cartes avec des pensées. Je crois qu’il y a quelque chose de très beau dans le geste d’écrire.

Dans ce livre, on retrouve la figure du soldat, qui vous est chère, et celle du cowboy. Des symboles forts, presque romantiques, très américains… Et riches en inspiration aussi?
Hmm… Jusqu’à un certain point, oui. Mais il faut dire que, puisque la plupart de mes romans sont adaptés en films hollywoodiens [voir : Message in a Bottle avec Kevin Costner, Dear John avec Amanda Seyfried et bien sûr, The Notebook], il faut que mes héros possèdent quelque chose de physique, de captivant. Ce serait très difficile pour moi d’écrire une histoire d’amour mettant en scène un plombier, que Hollywood voudrait ensuite transposer en film! C’est une question pratique. Mais je trouve qu’il y a aussi un bel équilibre dans ces personnages masculins qui jonglent avec les deux mondes, le physique et l’intellectuel.

À l’instar de votre héros cow-boy, avez-vous déjà monté un taureau?
Oh non, jamais! Je ne ferais jamais ça, non!

En se remémorant des souvenirs, le personnage du vieil homme affirme : «C’est une chose de déclarer sa flamme à quelqu’un, et une autre d’accepter que, pour aimer cette personne, il faudra sacrifier ses rêves.» Le grand amour est-il fait de grands sacrifices selon vous?
Oui. Mais la vie elle-même est faite de compromis. Et je crois que la clé d’une longue et belle relation, c’est de trouver une personne pour laquelle on ne doit pas sacrifier trop de choses!

Croyez-vous à l’amour au premier regard?
Oui!

Il y a un grand contraste dans ce roman entre la naissance d’une relation, avec tout le futur qui s’étend devant le jeune couple, et la fin d’une relation, lorsqu’un des amoureux meurt, et que l’autre repense à tous les instants passés avec l’être aimé…
En effet. Je voulais combiner deux histoires très différentes l’une de l’autre. La première est une rétrospective, et l’autre, une perspective. La première s’intéresse au pouvoir significatif et profond d’une relation qui a duré pendant des décennies et la seconde explore la passion et la force d’un nouvel amour. L’une est très moderne et actuelle, l’autre, presque nostalgique. En employant ce procédé, je voulais montrer que le sentiment que l’on ressent lorsqu’on tombe amoureux est le même depuis des centaines d’années et ce, peu importe d’où on vient. Le monde change rapidement. Les émotions, elles, pas tant.

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Comme un tableau
Dans ce livre de Nicholas Sparks [son 17e!], des artistes ayant réellement existé jouent un rôle primordial: Ray Johnson, Elaine et Willem de Kooning… Une façon de leur rendre hommage? «En fait, quand j’ai écrit Le plus beau des chemins [The Longest Ride dans sa version originale], je voulais être précis dans mes descriptions, répond l’auteur à succès américain. Les concours de monte de taureau, l’entraîne­ment d’un pilote qui a combattu dans la Deuxième Guerre mondiale et enfin, l’histoire de Black Mountain College [une université expérimentale que ces artistes ont fréquentée]… Tout est vrai! »

Le plus beau des chemins
Aux éditions Michel Lafon

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