lang="fr-FR" > The Grand Budapest Hotel: la griffe inimitable de Wes Anderson
Culture

The Grand Budapest Hotel: la griffe inimitable de Wes Anderson

Mehdi Omaïs - Métro France

Américain de nationalité, mais européen dans l’âme, Wes Anderson nous ouvre aujourd’hui les portes de son Grand Budapest Hotel. Soit un voyage coloré et teinté de nostalgie fait par Monsieur Gustave, un héros attachant incarné par Ralph Fiennes.

Les œuvres de Wes Anderson, comme celles de Tim Burton et de Pedro Almodovar, sont immédiatement reconnaissables. Depuis son tout premier film, Bottle Rocket, le cinéaste américain a en effet créé une véritable grammaire visuelle. De Darjeeling Limited à Moonrise Kingdom, le dandy s’est fait remarquer grâce à la précision de ses plans, l’efficacité de ses impeccables travellings et sa colonie de personnages multicolores. The Grand Budapest Hotel ne déroge pas à ses règles et nous catapulte en plein entre-deux-guerres. On y suit les aventures de Gustave H, l’homme aux clés d’or d’un célèbre hôtel européen, et de son allié, le garçon d’étage Zéro Moustafa. Le point de départ du récit? La recherche d’un tableau volé datant de la Renaissance et un conflit autour d’un héritage colossal. Anderson nous révèle quelques-uns de ses secrets de fabrication.

Un héros singulier
«Monsieur Gustave est théâtral et flamboyant. Pour l’incarner de la meilleure des façons, Ralph Fiennes avait besoin de sentir que c’était quelqu’un de vrai. Je me suis beaucoup inspiré de Stefan Zweig pour ce film et ce personnage. J’ai notamment puisé dans ses mémoires, sa vie et ses voyages à Vienne. Il raconte de façon incroyable cette époque à part où l’art était encore au centre de tout, où on pouvait lire de la poésie dans les journaux. Ce monde s’est hélas écroulé avec l’arrivée de la guerre et la montée de la barbarie. Je me suis par ailleurs plongé dans les films hollywoodiens des années 1930, faits par des réalisateurs d’Europe de l’est et dont l’action se déroulait à Budapest ou à Prague.»

Cinéaste obsessionnel?
«En amont du tournage, je travaille de manière obsessionnelle et fais preuve d’une grande minutie. Si bien qu’au moment de filmer, les choses se font rapidement malgré le sentiment de chaos et le débordement d’énergie sur le plateau. D’une certaine façon, je passe le relais aux acteurs. Vous savez, quand on a tout préparé, on a la possibilité de sortir un petit peu de l’ordre établi et d’être plus libre. L’impression que je donne est biaisée [le cinéaste fait référence à ses plans ultra symétriques et chatoyants, NDLR]. Si vous voyiez mon appartement à New York, vous seriez étonné. Il est tout beige. Il est fait de contreplaqué et n’a rien à voir avec mes films colorés. C’est très simple et monastique [la dernière phrase est dite en français, NDLR].»

Distribution cinq étoiles
«Je peux vous garantir que je suis chanceux d’avoir une distribution pareille [Bill Murray, Tilda Swinton, Edward Norton, Léa Seydoux et Jason Schwartzmann, ndlr]. C’est d’ailleurs l’un des seuls films que j’ai réalisés dans lequel j’ai pu m’entourer de tous les acteurs que je souhaitais. Ce sont des personnes que j’ai rencontrées parce que je suis un grand fan, parce que je les admire. Quand j’ai fini d’écrire le scénario de The Grand Budapest Hotel, j’ai eu le luxe d’envoyer un courriel aux acteurs. Tout s’est fait aussi simplement que ça. Et je suis content d’avoir Ralph Fiennes en héros. J’avais déjà pensé à lui dans Moonrise Kingdom pour un rôle qui a malheureusement disparu.»

[youtube http://www.youtube.com/watch?v=1Fg5iWmQjwk?rel=0&w=640&h=360]
The Grand Budapest Hotel
En salle dès vendredi

Articles récents du même sujet

Exit mobile version