Pour Christie’s et consorts, l’avenir sera crypto. Les maisons aux enchères sont de plus en plus nombreuses à accepter les cryptomonnaies pour participer à la vente d’oeuvres physiques. Le but ? S’attirer les faveurs de nouveaux acheteurs, qui ont amassé des fortunes grâce au boom des monnaies virtuelles.
Christie’s a choisi une toile créée à l’aube de l’ère numérique pour offrir à ses acheteurs la possibilité de traiter dans une cryptommonnaie. Untitled de Keith Haring figure parmi les premières représentations picturales d’un ordinateur. Cette toile a été réalisée en 1984, une année clé à laquelle Apple révolutionnait l’informatique en lançant son nouvel ordinateur, le Macintosh.
Appartenant à l’origine au célèbre galeriste allemand Paul Maenz, Untitled est estimée entre 3,9 millions et 4,5 millions de livres (entre 4,5 millions et 5,2 millions d’euros). Elle sera proposée aux enchères le 30 juin prochain durant une série de ventes retransmises en direct depuis Londres et Paris. A cette occasion, Christie’s permettra à l’enchérisseur le plus offrant de payer le prix d’achat final, y compris la prime de l’acheteur, en cryptomonnaies.
«Christie’s a été pionnière dans la vente d’œuvres d’art numériques et l’utilisation des cryptomonnaies tout au long de 2021. Il est tout à fait approprié que nous soyons sur le point de devenir la première maison de vente aux enchères en Europe à offrir l’option de payer le prix d’achat final en cryptomonnaies via la vente de Untitled de Keith Haring, qui a anticipé l’ère numérique dès 1984», a déclaré Katharine Arnold, co-responsable de l’art d’après-guerre et contemporain chez Christie’s Europe.
Des maisons en proie à la crypto mania
De son côté, Phillips s’est tourné vers un tableau de Banksy pour faire la cour aux millionnaires du bitcoin en Asie. Pour la première fois de son histoire, la maison aux enchères a accepté deux cryptomonnaies, des bitcoins et des ethers, pour participer à sa récente vente «20th Century & Contemporary Art Evening Sale» à Hong Kong. Laugh Now Panel A du street-artiste britannique a été adjugé 24,5 millions de dollars hongkongais (2,6 millions d’euros) le 8 juin dernier, dépassant de peu son estimation basse de 22 millions de dollars hongkongais (2,3 millions d’euros).
«Ces dernières années, de nombreuses personnes ont fait fortune grâce aux cryptomonnaies. Ce n’était donc qu’une question de temps avant que les cryptomonnaies ne commencent à être utilisées comme moyen de paiement pour les œuvres d’art et autres objets de collection», avait déclaré Jonathan Crockett, président de Phillips Asia, à South China Morning Post.
La décision de Phillips d’accepter les cryptomonnaies fait suite à celle de Sotheby’s en mai dernier. La maison aux enchères de Patrick Drahi avait annoncé qu’elle accepterait les paiements en bitcoins et en éther pour Love is in the Air de Banksy. L’œuvre s’est vendue 12,9 millions de dollars, dépassant largement son estimation haute de 5 millions de dollars. Sotheby’s n’a toutefois pas révélé si l’acheteur a choisi d’utiliser une cryptomonnaie pour finaliser la transaction.