Publié en 1868, le roman Les quatre filles du docteur March a été repris maintes et maintes fois sous de multiples formes. Quatre filles, la nouvelle adaptation théâtrale québécoise de l’œuvre, dont les textes sont signés par Julie-Anne Ranger Beauregard, prouve que le matériel original est véritablement inépuisable, cette énième version étant toujours aussi pertinente et séduisante.
On se laisse emporter, on rit, on est touché par cette histoire de sororité dans une Amérique en pleine guerre de Sécession où les rêves et les ambitions de chacune s’entrechoquent et mènent à de beaux moments de solidarité comme à de déchirantes disputes.
Ce qui rend cette adaptation si forte est le jeu de ses interprètes, particulièrement celles qui reprennent les rôles des quatre sœurs. Elles participent à créer des personnages riches et bien incarnés. Du lot se détache Laetitia Isambert, irrésistible dans le rôle de la déterminée Amy.
Simple mais efficace, la mise en scène de Louis-Karl Tremblay fait un excellent usage de la profondeur de l’espace ainsi que de la musique, la neige et la lumière créant une atmosphère intime.
On sort de cette pièce chaleureuse et accessible le sourire aux lèvres, avec le sentiment d’avoir passé un fort agréable moment.